"C'est un véritable mystère", souffle le père Daniel Gautier, encore interloqué. Et pour cause : nul ne sait aujourd'hui comment le ciboire de l'église Notre-Dame de Rocheservière (Vendée) a pu ainsi disparaître, presque au vu et au su du monde, sans bruit aucun. Le 14 juin 2023, alors qu'une adoration se tenait dans la chapelle attenante de l'église de ce village de 3.000 âmes, le sacristain découvre le tabernacle vide.
Vide, mais non fracturé. Autour, aucune trace de violence, tout est intact. Au-delà du "mystère" que représente un tel méfait, le père Gautier s'inquiète. La plupart du temps, le ciboire est dérobé pour sa valeur matérielle, afin d'être revendu. Les hosties consacrées sont souvent retrouvées à même le sol, plus loin. Dans le cas de la Rocheservière, elles ont pourtant bien disparu avec le ciboire, alors qu'elles sont consacrées, c'est-à-dire porteuses de la présence réelle du Christ. "Nous avons cherché partout, dans et dehors de l'église. Rien. C'est très inquiétant parce que nous ne savons pas ce qu'il est advenu des hosties, nous aimerions que tout cela soit éclairci pour nous sortir de ce flou. Nous espérons vraiment qu'elles ne seront pas utilisées pour une messe noire ou tout autre acte sacrilège."
"La clé de l'orgue a été chapardée, explique encore à Aleteia le père Gautier, mais ce qui est incompréhensible, c'est que c'est bien cette dernière qui a servi à ouvrir le tabernacle... Tandis que la clé du tabernacle est, elle, restée à sa place !"
L'acte de profanation le plus grave
Fait étrange supplémentaire, la voiture du père Gautier a été retrouvée endommagée peu de temps après la découverte du vol. Deux vitres ont été explosées, sans pour autant qu'il soit possible d'établir un lien direct avec la profanation, selon le curé de la paroisse. "Les gendarmes pensent que je suis directement visé, mais une autre personne a subi la même chose il y a quelques semaines dans le village", relève le prêtre.
L'église Notre-Dame a été fermée au public dans la foulée de la découverte de cette profanation. L'évêque de Luçon, Mgr Jacolin, est venu célébrer le mardi suivant une messe de réparation. Pour le moment, l'enquête en cours n'a pas permis de déterminer les circonstances exactes d'un tel acte, ainsi que de révéler un suspect.
Les actes de vandalisme sont nombreux et réguliers dans les églises de France, et s'intensifient depuis quelques années. Toutefois, la profanation d'hosties consacrées est certainement l'acte le plus grave, car elle est dirigée contre le corps du Christ, réellement présent sous les espèces du pain et du vin.