Pour aller aux Journées Mondiales de la Jeunesse, le rendez-vous incontournable de la jeunesse catholique de cet été, bien des moyens sont possibles : en train ou en car, en avion ou à la voile, en 4L ou en side-car... Ou à pied ! C'est le pari du père Gaspard Craplet de la Société Jean-Marie Vianney. Du 24 au 28 juillet, plusieurs jeunes âgés de 18 à 22 ans se rendront à Lisbonne en passant par les sommets Pyrénéens.
Départ : Lourdes. Direction : l'Espagne. Cinq jours de marche sont prévus au cœur des monts aussi splendides que vertigineux avant d'arriver de l'autre côté de la frontière, à 3.000 mètres d'altitude. "3.000, c'est un chiffre symbolique. Les alpinistes disent qu'à partir de 3.000 mètres, on peut tutoyer ses supérieurs, car on devient de vrais montagnards", sourit le père Craplet. Cet amoureux des montagnes, fils et petit-fils de chasseur alpin, est un chevronné de la randonnée. Une passion qu'il a décidé de transmettre aux jeunes qu'il accompagne. Montrer le chemin du ciel oui, mais par les sommets, c'est encore mieux. "Verso l'alto ! ", selon la devise du bienheureux Pier-Girgio Frassati.
Les jeunes alpinistes constitueront des groupes de 7 à 8 personnes et évolueront en autonomie sous l'œil attentif d'un médecin et de trois professionnels de la montagne, parmi lesquels le père Craplet, diplômé d'Etat alpinisme-accompagnateur en montagne. Ils organisent eux-mêmes toute leur marche : trajet choisi, nourriture, temps spirituels, enseignements choisis, pharmacie... "L’idée est de souder et de responsabiliser le groupe. Nous avions fait cette expérience avant les JMJ de Cracovie, nous voulons faire la même chose ici, c'est-à-dire permettre aux jeunes de vivre quelque chose de très fort spirituellement et amicalement à travers cet effort physique éprouvant qu'est la marche. Nous leur offrons une formidable occasion de dépassement de soi", témoigne le père Craplet. Parmi les marcheurs, des anciens des camps d'été dont la plupart sont des habitués des cimes, mais aussi des plus novices.
Une statue de Marie à déposer
Tous les jours, le père Craplet célèbrera la messe sur un autel construit à partir de pierres. Les laudes et les vêpres ainsi que des enseignements délivrés sur différents thèmes choisis par les jeunes rythmeront les journées entre les longues heures de marche. Des méditations seront données pour que chacun puisse réfléchir et prier de son côté pendant une quarantaine de minutes. À la fin du périple, le groupe devra avoir lu tout l'évangile de Marc : "rares sont les occasions de lire les Évangiles chacun de son côté, estime le père Craplet, là, chacun aura l'Évangile selon saint Marc dans son livret spirituel qui nous accompagne pendant la marche afin de favoriser aussi une bonne connaissance des écritures."
Une fois arrivés au plus haut sommet, à la frontière entre l'Espagne et la France, nommé "la Grande Fache", les jeunes montagnards y déposeront une statue de la Vierge Marie. Ils passeront ensuite deux jours en Espagne avant de rejoindre Lisbonne en car. D'une hauteur de 45 centimètres, achetée en métal afin d'éviter qu'elle ne rouille, la statue sera bénie à Lourdes au départ de ce grand pèlerinage. "En allant effectuer une première reconnaissance l'été dernier, nous nous sommes aperçus qu'il y avait une petite niche en pierres, conçue pour une statue, mais elle était vide", se souvient le père Craplet. "Nous nous sommes promis de revenir et d'y mettre la Vierge Marie." Chose promise, chose due : la statue de la Vierge attend donc sagement son départ vers les cimes.