Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Tous les parents interrogés qui ont confié leurs enfants à des établissements hors contrat vous le diront : heureusement qu’il y a des inspections académiques ! Ce sont des enfants mineurs qui sont formés et confiés à ces établissements. Que l’État y vérifie la qualité de l’enseignement et les bonnes conditions de travail est tout à fait justifié, souhaitable et même rassurant. Ce qui le semble moins, c’est le zèle de certains inspecteurs académiques chargés de les contrôler. C’est ce que dénonce la Fédération des parents d’élèves des écoles indépendantes (FPEEI) dans un communiqué diffusé le 1er juin. L'association de parents affirme enregistrer de nombreuses plaintes formulées par ses adhérents à la suite d’inspections pratiquées par les services académiques de l’Éducation nationale dans l’école de leurs enfants. "Plusieurs de ces inspections ont donné lieu à des pratiques scandaleuses", indique le communiqué relayé entre autres par la Fondation pour l'école, citant des méthodes choquantes, "arrivée par une porte dérobée, fouille des cartables des élèves, intimidations, inspecteurs en surnombre..."
Sylvie Biget, directrice de l’Institut d’Argentré à Sées (Orne) a ainsi reçu une visite surprise le 12 mai dernier de sept inspecteurs, soit la quatrième inspection en cinq années d’existence, pour ses 90 élèves de la 6ème à la Terminale. "Si les autres années, le climat était cordial, la visite annoncée et le dialogue établi, cette fois, les inspecteurs sont arrivés sans prévenir pour la journée entière. Entrant dans les classes, prenant des photos des bibliothèques, des cahiers des élèves, sans jamais demander notre accord, j’avais l’impression de subir une perquisition plutôt qu’une inspection", regrette la directrice qui n'avait jamais connu cela, malgré d'autres inspections durant sa carrière. "Deux inspecteurs ont demandé à recevoir nos élèves en privé, sans la présence d’un adulte de l’école, et sans avoir préalablement demandé l’accord de leurs parents. Devant leur insistance pressante, et leurs menaces voilées qu’un refus pourrait avoir de graves conséquences sur l’école, j’ai dû accepter que plusieurs collégiennes de différents niveaux soient entendues". Et les questions qui leur ont été posées ont de quoi surprendre : "Avez-vous des problèmes familiaux ? Avez-vous accès à internet et à la télévision ? Parlez-vous de la sexualité à la maison en famille ? Pourquoi ne lisez-vous pas de mangas ?”
"Je ne remets pas du tout en cause les inspections, au contraire je les trouve rassurantes et suis tout à fait prête à recevoir des remarques et des propositions d’amélioration, mais je ne vois pas en quoi ces visites non annoncées, sans aucun dialogue possible et à charge, entrent dans le cadre d’une inspection constructive ? Est-ce le cas dans les écoles publiques ?", s'interroge encore la directrice qui a fait remonter son étonnement au rectorat, lequel a répondu de façon "laconique".
Côté FPEEI, le constat est le même dans toute la France, les inspections des écoles hors-contrat sont quasi annuelles, et le ton est de plus en plus inquisiteur. "On a l’impression qu’ils cherchent à tout prix la faute et des dérives sectaires dans nos enseignements". Créée en 2016, comptant près de 2.500 écoles soit près de 100.000 élèves, la Fédération souhaite rappeler que ses écoles adhérentes respectent le cadre légal et ont toutes les autorisations nécessaires pour accueillir des élèves, et qu'elles respectent par ailleurs le cursus scolaire de l’Éducation nationale. "Certes, notre pédagogie peut varier sur la forme, par exemple nous enseignons l’histoire de façon chronologique, mais nous respectons les programmes de l’Éducation nationale et tous nos élèves passent les diplômes d’État, tels que le Brevet national et le Baccalauréat".