Carlo Acutis (1991-2006) est un bienheureux qui est de plus en plus proposé comme un modèle pour les jeunes… mais aussi les moins jeunes ! Encore inconnu de la plupart des catholiques il y a quelques années, sa notoriété s'est répandue à toute vitesse depuis le 10 octobre 2020, jour de sa béatification à Assise. En France, en quelques années, les aumôneries, patronages et camps d’été portant son nom se sont multipliés, en même temps que les bandes dessinées, les livres et les documentaires faisant le récit de son histoire. La dévotion envers lui s'est également développée grâce à son exposition sur les miracles eucharistiques, présentée dans de nombreuses paroisses, et grâce à la vénération de ses reliques. Cette dernière a été exposée dans le monde entier, dans 10.000 paroisses rien qu'aux États-Unis.
C'est un bienheureux qui attire, certainement pour sa jeunesse, son visage joyeux et sa vie contemporaine, mais aussi parce que le chemin de sainteté qu'il incarne semble extrêmement accessible, soulignant que la sainteté est à la portée de tous. Carlo est en effet un bienheureux qui a recherché la sainteté dans l'ordinaire de sa vie et qui a trouvé le moyen d'y parvenir grâce à l'Eucharistie. À partir de l'âge de 7 ans - le jour de sa première communion - Carlo Acutis est allé à la messe tous les jours, trouvant même le temps d'aller à l'adoration et de méditer la vie du Christ par le chapelet. Sa mère Antonia raconte : "Pour lui, fréquenter le tabernacle, c’était présenter sa candidature pour la sainteté".
Un modèle pour les jeunes
Pour ces raisons, et bien d'autres raisons encore, le jeune bienheureux a été proposé comme modèle aux jeunes, d’abord par le pape François dans son exhortation apostolique Christus Vivit, publiée le 9 avril 2019, puis par des écoles et des paroisses du monde entier. Les Légionnaires du Christ ont par exemple fondé dans le XVIe arrondissement de Paris, en 2020, un patronage portant son nom pour les enfants de 6 à 11 ans. Là, de nombreuses activités et moments spirituels sont proposés sous la protection du jeune informaticien. Les aumôneries de certaines paroisses le prennent comme protecteur, comme l’aumônerie de Notre-Dame de la Bonne Nouvelle à Perpignan, ou les maisonnées Carlo Acutis à Nîmes, ou encore l’école Dupanloup de Boulogne-Billancourt.
"Ces dernières années, c’est certainement le saint qui a le plus touché les jeunes", affirme Pascale de La Verande, adjointe en pastorale de Dupanloup. Dans cet établissement privé des Hauts-de-Seine, Carlo Acutis a été choisi comme saint de l’année pour les élèves du primaire et du collège. "Nous leur avons expliqué que c’était un jeune comme eux, habillé comme eux, qui faisait tous les jours des actions toutes simples, tournées vers Dieu", a-t-elle expliqué à Aleteia. Des photos du jeune bienheureux sont affichées à plusieurs endroits de l’école et son histoire a interpellé de très nombreux élèves, comme Augustin, 4 ans qui a expliqué à sa maman que Carlo Acutis était son "meilleur ami", ou encore Constance 5 ans, qui depuis qu’elle a découvert la vie du jeune italien, essaye de réciter le chapelet, comme lui à son âge.
Des livres, des BD, des documentaires
Les documentaires retraçant sa vie ne manquent pas non plus, comme celui réalisé par le Chemin Neuf, ni les livres, dont en particulier celui de sa mère Antonia Salzano, Le secret de mon fils, Carlo Acutis. Les livres pour enfants qui le proposent comme un modèle de sainteté sont de plus en plus nombreux, comme la bande dessinée Carlo Acutis, En route vers le Ciel publiée en mars 2023.
"Quand l'éditeur m'a proposé de faire le scénario de cette BD, je me suis senti particulièrement appelé, parce qu'en 2005 et en 2006 - les deux dernières années de la vie de Carlo - j'habitais en Italie, à Milan, à quelques rues de chez lui", a confié Paul de Vulpillières, auteur et scénariste de cette bande dessinée. "Je me suis plongée dans l'histoire de Carlo Acutis et j'ai été saisi par la grande simplicité de sa vie. Son message est de dire que si on va communier autant que possible, on deviendra de plus en plus saints... donc, il n'y a plus qu'à le faire". C'est ainsi que le scénariste Paul de Vulpillières et la dessinatrice Émilie Droulers ont raconté la vie du jeune bienheureux, en 46 planches, en rendant de manière fidèle sa vie, à la fois simple et exemplaire, et l'ambiance de Milan : l'école, le lycée ou encore l'église où Carlo Acutis allait tous les jours à la messe.
Les reliques de Carlo Acutis
Ces derniers mois, plusieurs lycées et paroisses ont pu accueillir une relique de Carlo Acutis, répandant ainsi la dévotion envers le jeune cyber-apôtre. Ce fut le cas, par exemple, du lycée de Saint-Bonnet de la Galaure (Drôme), ou encore de la paroisse sainte Cécile à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), et dans la même ville, du lycée Notre-Dame de Boulogne. De nombreux jeunes adolescents ont exprimé leur attachement au jeune geek à ces occasions, comme Hyppolite, 15 ans : "C'est un jeune qui aurait pu être dans la cour de récréation avec nous. C’était un lycéen comme les autres, un geek passionné d’informatique, il jouait au foot avec ses copains. Et malgré le fait qu’il était jeune, qu’il voulait profiter de la vie, il est arrivé à mettre Jésus au centre de sa vie. Il nous montre vraiment que la sainteté est accessible à tous".
Une nouvelle chapelle bientôt consacrée à Carlo Acutis
Le diocèse de Cahors va prochainement consacrer une chapelle au jeune bienheureux. "C’est un saint qui est absolument actuel. C’est le premier missionnaire du continent numérique. On s’est dit qu’on pouvait consacrer toute une chapelle à la vénération de ce saint, ici à Rocamadour", a confié à Aleteia le père Florent Millet, recteur du sanctuaire. L’idée est née après que des jeunes du diocèse de Cahors ont reçu une relique du jeune bienheureux des mains de la mère de Carlo à Assise. "On voudrait installer cette relique dans cette chapelle", reprend le père Florent, en précisant qu’il s’agirait d’une pièce déjà existante – actuellement la salle de la maquette - qui deviendrait ainsi la 9e chapelle du sanctuaire. "Tout est à créer. On va sûrement y mettre une statue ou un tableau de Carlo Acutis, un autel, créer un reliquaire." Un projet qui pourrait voir le jour "d’ici un ou deux ans" et qui sollicitera la contribution de jeunes qui souhaiteraient apporter leur aide et leurs talents artistiques. De belles initiatives qui ne manqueront certainement pas d’en susciter d’autres et de faire croître ainsi la dévotion au jeune geek dans le cœur d’innombrables jeunes en France et dans le monde entier.