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Il n’existe pas de vie intérieure sans tentations plus ou moins impérieuses. De nombreux saints en ont fait l'expérience, dont sainte Catherine de Sienne qui a subi des tentations de la chair et des visions atroces. Elle relate de ces faits dans son ouvrage Le Dialogue. Le diable lui envoyait non seulement des pensées impures qui la troublaient et agitaient son sommeil, mais aussi des visions. Mais la sainte savait que c’est par sa volonté et le désir de Dieu que l’homme peut ne pas succomber aux tentations. Elle écrit à ce sujet :
La volonté, voilà l’arme que vous livrez vous-même aux mains du démon : elle est vraiment le couteau avec lequel il vous frappe, avec lequel il vous tue. Mais si l’homme ne livre pas au démon ce glaive de la volonté, je veux dire s’il ne consent pas aux tentations, à ses provocations, jamais aucune tentation ne pourra le blesser et le rendre coupable de péché : elle le fortifiera au contraire, lui faisant comprendre que c’est par amour que je vous laisse tenter, pour vous faire aimer et pratiquer la vertu.
L’âme, une maison qui comprend plusieurs pièces
Ainsi Catherine de Sienne imaginait l’âme comme une maison comprenant plusieurs pièces : la pièce de l’intelligence, celle des affections, celle de la mémoire, de l’imagination et, enfin, celle de la volonté. Elle explique que le démon peut pénétrer dans toutes les pièces sauf celle de la volonté à laquelle Dieu lui interdit absolument de pénétrer. C’est dans cette pièce imaginaire qu’elle avouait se réfugier lorsqu’elle était assaillie par le Démon, comme dans un espace où demeure intact son libre-arbitre ou chacun se détermine librement : repousser, résister ou bien consentir à la tentation.
Et saint Catherine de relater dans son ouvrage son dialogue avec Jésus où, après un long et dur combat contre de fortes tentations, elle l’interroge : "Seigneur, où étiez-vous, donc, lorsque mon cœur était tourmenté de tant d’impuretés ?" "J’étais dans ton cœur", lui répond le Christ. Et d’ajouter :
"Tu étais triste et tu souffrais parce que j’étais caché au milieu de ton cœur. Si j’avais été absent, ces pensées t’auraient pénétrée et t’auraient réjouie ; mais ma présence te les rendait insupportables… j’agissais en toi, je défendais ton cœur contre l’ennemi."
Une belle invitation à entrer en soi-même, à être présent à son propre cœur, où Dieu agit, pour lutter contre la tentation.