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Veuf avec deux paires de jumelles, Dieu le bénit chaque jour

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Lucía Chamat - Bérengère Dommaigné - published on 16/04/23
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Comment aller de l'avant quand on se retrouve veuf avec deux paires de jumelles ? Pour Carlos, colombien de 45 ans, il n’y a qu’une seule réponse : Dieu.

Carlos David Salazar Jaramillo a aujourd'hui 45 ans et vit à Rionegro, près de Medellín, en Colombie. Il est l'heureux papa d’une belle fratrie, María Camila et María Elisa, nées le 10 mars 2016, et de Laura et Alejandra, nées le 20 septembre 2017, 24 heures avant la mort de leur mère Carolina. Autant dire que Carlos a été éprouvé ces dernières années. Et, pourtant, en relisant son histoire, il affirme aujourd'hui : "Humainement, c'est impossible, mais Dieu m'a permis de tout voir à travers les yeux de la foi et, spirituellement, je peux dire que tout cela est une bénédiction."

Les enfants, don de Dieu

Pour connaitre son histoire, il faut remonter le temps, en septembre 2014 où un ami de Carlos le pousse à inviter Carolina à sa remise de diplôme de l'Académie navale de Colombie, alors que les jeunes gens se connaissaient depuis quelques années de loin en loin. Un mois plus tard, les voilà mariés, et comme voyage de noce, ils se rendent à Pampelune, en Espagne, pour y suivre des cours d'éducation familiale à l'université de Navarre. Les deux amoureux, très croyants, ont hâte de fonder une grande famille et d'accueillir les enfants, don de Dieu. Mais ils perdent leur premier-né à 8 mois de grossesse. Le couple reste unit dans l'épreuve, notamment grâce à la prière. À peine trois mois après, Carolina, qui prie devant le Saint-Sacrement, sent qu'elle est de nouveau enceinte, et est certaine d'attendre des jumeaux... qui se révéleront être des jumelles à l’échographie ! María Camila et María Elisa naissent ainsi en 2016. Alors qu’elles ne sont âgées que de neuf mois, Carolina est de nouveau enceinte, et de nouveau de jumelles !

Arrive le jour de l'accouchement, Carolina a le temps de prendre Alejandra dans ses bras, tandis que Laura, qui a besoin d'oxygène, est emmenée à côté. Mais après quelques minutes, quelque chose ne tourne pas rond. Carlos remarque que Carolina est inhabituellement calme, et les médecins réalisent alors qu’elle est en train de faire un arrêt cardiaque. "Au départ, j'ai pensé qu'il s'agissait d'une réaction à l'anesthésie, alors je suis resté là et j'ai prié. Mais au bout de quelques minutes, elle s'est mise à saigner de façon incontrôlée et j'ai dû quitter la pièce. Pendant les 12 heures qui ont suivi, près de vingt spécialistes ont tenté de sauver ma femme, mais selon le diagnostic, elle a eu une embolie pulmonaire due au liquide amniotique, ce qui est extrêmement rare".

"Mon Dieu, Je me remets entre tes mains"

Immédiatement, une chaîne de prières immense est lancée et Carlos, très pieu, en perçoit la force. "Je sentais dans mon cœur que Carolina allait mourir, mais une part de moi savait qu'elle était en paix avec Dieu." Pendant les longues heures d'angoisse et d'incertitude, Carlos ne cesse de répéter : "Mon Dieu, je me remets entre tes mains". Lorsque les médecins lui annoncent qu’il est temps de lui dire adieu, il reste calme. "J'ai pris sa main, j'ai chanté à son oreille, je l'ai suppliée de me pardonner et je lui ai pardonné tous les différends qui avaient pu exister entre nous". "Chérie, les filles et moi, ça va aller", lui glisse-t-il alors, assistant à son dernier soupir. Porté par la prière, et sans en avoir conscience, Carlos, étonnement serein, va se retrouver à réconforter le chirurgien qui pleurait, et à embrasser le personnel médical en les remerciant pour tout ce qu'ils ont fait pour sa femme. 

"Deux semaines après le drame, les jumelles sont rentrées à la maison, pour rencontrer leurs deux aînées qui ont compris que leur mère était "partie au ciel"", raconte ainsi Carlos qui va alors quitter son travail pour s’occuper de ses quatre filles à temps plein. Une période difficile, pourtant touchée par de nombreuses grâces, comme cette cagnotte ouverte par un cousin, qui va permettre d’embaucher des nounous qualifiées pour l’aider. Et depuis, Carlos l’assure, Dieu n'a cessé de bénir sa famille : dons de couches, de lait, de vêtements, de poussettes, de jouets, etc. "Je suis convaincu que je ne dois pas être avare de mes dons, alors je les partage avec d'autres. Mais avant que je puisse vider le garage, le Seigneur le remplit à chaque fois à nouveau !"

Notre intercesseur est maintenant au ciel

Aujourd’hui, s’il y a aussi des moments vraiment difficiles, les filles grandissent dans un environnement aimant. Carlos affirme même qu'il est plus facile d'élever quatre enfants à la fois qu'un seul, parce qu'ils s'amusent ensemble ! "J'ai aussi une très bonne équipe : je suis le patron, ma mère Fabiola est la vice-présidente, et nous avons l'aide de Liliana, qui travaille avec nous depuis de nombreuses années", déclare-t-il encore avec humour à Aleteia.

Pour le père de famille, la meilleure thérapie pour vivre la douleur de sa perte est celle de témoigner et d’aider les autres. Aussi il n’hésite pas à raconter son histoire et à partager tout ce que Dieu fait pour lui au quotidien. Et il assure, il sent très souvent que Carolina intercède pour lui de là-haut.

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