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"Il est bien des merveilles dans le monde, il n'en est pas de plus grande que l'homme, constatait Sophocle dans son Antigone. […] Contre la mort seule, il n'aura jamais de charme permettant de lui échapper, bien qu'il ait déjà su contre les maladies les plus opiniâtres imaginer plus d'un remède". Il n’est en effet rien de plus évident, ni de plus universel, que la mort. La foi chrétienne, pourtant, permet de l’envisager d’une autre manière, puisque la résurrection qui lui succède en est le fondement. Pourtant, si saint Paul nous apprend que "le salaire du péché, c'est la mort" (Rm 6, 23), saint Pierre affirme aussi que le Christ "a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris" (1 P 2, 24).
Pourquoi continuer à souffrir, par la mort ?
La mort physique est une épreuve car nous sommes faits pour la vie, elle est cependant la condition sine qua non de l’entrée dans la vie éternelle car nul ne peut voir Dieu sans mourir (Ex 33, 20). Et si nous envisagions différemment cette mort physique à laquelle nous sommes tous soumis ? Puisque Dieu a créé l’homme pour l’immortalité, pour vivre éternellement "par Lui, avec Lui et en Lui", la mort n’est-elle pas le moyen qu’a Dieu de préparer le Salut à travers l’Histoire ? C’est notamment ce qu’illustre la parabole du grain de blé : "Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle" (Jn 12, 24-25). "La mort est la conséquence du péché originel, et par la mort, l’homme quitte sa condition de pécheur pour entrer dans la vie éternelle", explique Mgr Beau dans une conférence aux Bernardins.
La mort n’en demeure pas moins déchirante, précisément parce que l’homme a été créé pour la vie ; non pas pour la séparation, mais pour l’union. Jésus lui-même, devant la mort de son ami Lazare, a pleuré. Ces larmes ne sont pas seulement le témoignage de Son humanité, mais attestent également que Dieu, en Jésus, pleure devant la mort car Il ne l’a pas voulue. C’est d’ailleurs le grand scandale qui, sans le justifier, explique l’athéisme : comment croire en un Dieu d’Amour alors même que je sais que je mourrai et que ces liens que je construis avec les autres vont se rompre par la mort au cours de mon pèlerinage sur terre ?
Déplacer sa conception humaine de la mort
Dans le livre de la Genèse, il y a deux arbres : l’arbre de la connaissance du bien et du mal dont le fruit était interdit et l’arbre de la vie, dont le fruit, autorisé, devait donner à l’homme la vie éternelle. "Dieu a donc créé l’homme pour l’immortalité", poursuit Mgr Beau. "Il faut alors déplacer notre conception humaine qui est de se dire que nous allons tous mourir pour comprendre l’homme à la lumière de ce que son Créateur en dit : l’homme a été créé pour vivre éternellement ‘‘par Lui, avec Lui et en Lui’’. En quittant le Paradis, le réflexe de l’homme a été de se penser puni. Pourtant, si la mort n’était pas intervenue, l’homme serait resté éternellement pécheur. Or, toute l’Histoire montre ensuite que Dieu a tant aimé l’humanité qu’Il a été jusqu’à reconstruire le lien à la vie éternelle pour redonner à l’homme le fruit qu’au jardin, il avait perdu".
C’est aussi dans un jardin que le Christ apparaît à Marie-Madeleine, au matin de la résurrection, comme un nouveau jardin d’Eden, où l’homme, après avoir été racheté par la mort de Jésus, est enfin réintroduit. C’est ce que justifie l’Apôtre (Rm 6, 8) :
Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts. Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne.