Après le douloureux exode des missionnaires de la Charité en 2022, c’est au tour des dominicaines de l’Annonciation d’avoir été expulsées mi-avril du Nicaragua par le gouvernement de Daniel Ortega. Ce dernier a donné 72 heures aux trois sœurs de la congrégation pour quitter le pays, rapporte le média nicaraguayen Confidencial. D’eux d’entre elles, originaires du Costa Rica sont retournées dans leur pays d’origine tandis que la troisième, originaire du Salvador, se trouve en très mauvaise santé. Les religieuses dirigeaient la maison de retraite López Carazo fondée en 1916 et l'école Susana López Carazo situées dans la ville de Rivas, au sud-ouest du pays.
Durant le carême et la Semaine sainte, le gouvernement avait déjà intensifié les restrictions à l’encontre des catholiques. Alors que le carême venait tout juste de débuter, les processions ont ainsi de nouveau été interdites en extérieur. Malgré le début de la Semaine sainte avec le dimanche des Rameaux, aucun allègement de cette interdiction n’a été décidé par le gouvernement Ortega. Au contraire, d’après Confidencial, ce dernier a même ordonné à la police de renforcer la surveillance des catholiques. La traditionnelle procession des Rameaux ("Procesión de Las Palmas") a ainsi été empêchée. D’après ce même journal, un sentiment d’impuissance mêlé de peur a saisi les fidèles catholiques du pays face à ce que beaucoup qualifient de "harcèlement".
De multiples persécutions
Plus largement l’Église catholique est considérée par le pouvoir comme le soutien majeur des opposants politiques au régime Ortega, notamment depuis l’année 2018 après les représailles sanglantes contre les manifestants qui réclamaient la démission aussi bien du président que de son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo. Ils avaient trouvé refuge dans les églises. Depuis, les catholiques subissent un véritable enfer, au rythme des persécutions qui s’accélèrent.
Fin mars 2023, le dernier représentant du Vatican au Nicaragua a quitté le pays. Une décision qui marque un tournant dans les relations entre le Saint-Siège et le Nicaragua qui ne cessent de se dégrader ces derniers mois.