Il est des esprits qui semblent garder en eux la flamme éternelle de la jeunesse, même lorsque le temps fait son œuvre. Véronique Tellier, 101 ans, en est l'exemple même. Résidente d'un Ehpad situé à Montauban, cette femme pleine de vie a révélé ses secrets de longévité à La Dépêche dans un entretien publié le 3 avril. Pas de cure de jouvence ni d'élixir magique, mais visiblement une foi bien ancrée et un humour à toute épreuve. Née en Algérie en 1923, elle y a vécu des jours heureux jusqu'à la guerre qui la poussa à traverser la Méditerranée avec des milliers de pieds-noirs pour rejoindre les côtes françaises. Un souvenir douloureux. "Imaginez-vous laisser en quelques heures quarante ans de souvenirs derrière vous, fermer simplement le verrou de votre maison, sans prendre aucune affaire, afin de sauver votre vie, celle de vos parents et de vos enfants."
Je préfère perdre la vie que la foi.
Mais la mort de sa fille de 20 ans est la plus grande souffrance de Véronique. Pourtant, elle affiche une foi inébranlable : "Ce sont des blessures qui ne se ferment jamais (...) ce qui m’a tenu, c’est la foi. Je parle à Dieu tous les jours, il ne m’a jamais trahie. Accrochez-vous au Seigneur, vous ne serez jamais déçus. Dans mes moments tristes, je regarde la Vierge : elle se tient toujours debout, confiante. Je préfère perdre la vie que la foi, et je remercie le destin de m’avoir donné cette richesse spirituelle."
Loin de rester inactive, cette centenaire débordante d'énergie entretient une routine bien huilée pour se maintenir en forme, et surtout heureuse : gymnastique le jeudi, conversations téléphoniques avec ses proches, et... messe quotidienne. "Surtout, je vais à la messe tous les jours ! Quand j’arriverai là-haut je dirai au Seigneur : j’ai fait tout ce que tu m’as dit de faire, j’espère bien avoir une place à tes côtés."