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"Apaisés et résolus" : c’est ainsi que Mgr Éric de Moulins-Beaufort a décrit l’état d’esprit des évêques de France lors du discours de clôture de l’Assemblée plénière qui s’est tenue du 28 au 31 mars 2023 à Lourdes. Pendant ce temps de réflexion et de concertation, les évêques ont été appelés à se prononcer sur 60 propositions pour lutter contre les abus sexuels au sein de l’Église, mais aussi à énoncer les mesures prises pour réformer la structure de la conférence épiscopale. "Nous devons relever ce grand défi d’un changement de culture et des mentalités", a affirmé Mgr de Moulins Beaufort au cours de la conférence de presse de clôture ce vendredi 31 mars.
Un changement qui doit s’accompagner, selon ce dernier, d’une "mise en œuvre concrète sur le terrain", notamment en ce qui concerne la lutte contre les abus sexuels qui ont été au cœur des discussions tout au long de ces quatre jours d’assemblée. Les résultats des neufs groupes de travail mobilisés après le rapport Jean-Marc Sauvé, pilotés par un laïc, ont été proposés aux évêques par le biais d’une soixantaine de propositions. Parmi celles-ci, plusieurs mesures sur l’accompagnement spirituel ont été votées, comme l’adoption d’une charte nationale de l’accompagnement spirituel. Le groupe de travail concerné avait proposé que cette dernière comporte les éléments suivants : engagements de l’accompagnateur, de l’accompagné, définition, objectifs et fonctionnement de l’accompagnement, points de vigilance.
La confession "très souvent lieux d'abus"
Concernant la confession, "très souvent lieux d’abus", la CEF "accueille avec gratitude l’ensemble des propositions du groupe de travail 2", tout en demandant à ce qu’elles soient travaillées par les Conseils presbytéraux des diocèses de France avant d’être à nouveau abordées lors de la prochaine Assemblée plénière. Parmi celles-ci, l’organisation de formations sur les mécanismes de l’emprise pouvant mener aux abus, obligatoires pour les personnes en responsabilité (prêtres, laïcs, consacrés).
Renforcer la formation des évêques
Mgr Éric de Moulins-Beaufort a également évoqué la nécessité de "travailler notre formation d’évêques", en adhérant aux propositions qui avaient été formulées par le groupe de travail n°5. Ainsi, pour renforcer la formation initiale et continue des évêques, a été proposé un socle de formation pour les cinq premières années d'épiscopat. D’autre part, la CEF a voté en faveur de la mise en place d’un mentorat des nouveaux évêques par des « frères aînés », comme l’avait suggéré le groupe de travail pour renforcer la prise de poste des nouveaux évêques. Sur l’accompagnement des prêtres enfin, chaque évêque pourra rencontrer individuellement et régulièrement les prêtres de son diocèse.
La recherche de plus de souplesse
Enfin, plusieurs mesures très concrètes ont été annoncées par la CEF concernant la réforme de sa structure. Deux ans ont été nécessaires pour parvenir à de tels changements, déclare Mgr de Moulins Beaufort, qui rappelle la volonté "de plus de souplesse et de circulation au sein de conférence épiscopale, pour une meilleure réactivité aux défis de ce temps."
Dans ce but, le choix a été pris de défaire la structure des conseils nationaux pour les remplacer par trois pôles missionnaires (Annonce de la foi, Dialogue Bien Commun et Solidarité, Acteurs de l’Église) et trois pôles supports (Affaires temporelles, Communication, Affaires institutionnelles et internationales).