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Le pape François gouverne désormais l’Église depuis dix ans, élu qu’il fut le 13 mars 2013. Parmi ses nombreuses prérogatives, c’est lui qui choisit – parmi trois noms proposés par le Dicastère pour les évêques aidé de la nonciature – les successeurs des apôtres dans les diocèses du monde entier. En France, il a, aujourd’hui, nommé à l’épiscopat 47 prêtres soit à peine moins de la moitié puisque notre pays compte cent évêques en exercice (dont neuf sont auxiliaires).
Ce chiffre pourrait paraître relativement modeste, et l’on pourrait s’étonner qu’encore 16 évêques doivent aujourd’hui leur consécration à Jean Paul II. À vrai dire, le pape François a nommé les deux tiers des évêques aujourd’hui en poste, alors qu’il existe 97 sièges à la Conférence des évêques de France (CEF), c’est-à-dire sans les diocèses ultra-marins hormis la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique. Mais, parmi eux, une vingtaine était déjà consacrés et il n’a fait que les changer de siège.
Un renouvellement qui s’accélère
En 2023, cependant, le renouvellement des évêques va s’accélérer. Ce qui n’a rien d’anormal puisque les successeurs des apôtres ont une durée moyenne d’épiscopat d’une vingtaine d’années : nommés à 55 ans environ, ils doivent canoniquement démissionner à 75 ans. Or, cette année, cinq prélats vont atteindre cet âge fatidique : Mgr Herbreteau à Agen, Mgr Legrez à Albi, Mgr Planet à Carcassonne, Mgr Nourrichard à Évreux et Mgr Lalanne à Pontoise. Si l’évêque audois a pris les devants (il est pourtant du 18 novembre 1948) et a un successeur en son coadjuteur Mgr Valentin, les autres devront être remplacés.
La limite des 75 ans n’est pas un absolu. À Nancy, Mgr Papin qui est en poste depuis 1999 est de 1947 et a donc déjà dépassé l’âge canonique. Il a remis sa démission, puisque c’est une obligation, mais il peut tout à fait rester en poste tant que le Saint-Père ne l’accepte pas. De la même manière, selon leur santé et le désir du Pape, les évêques cités ci-dessus pourraient rester plus longtemps que prévu, mais la chose est rare et souvent courte.
Six diocèses en attente
Puisque nommer un évêque peut consister, outre à consacrer un prêtre, à changer un évêque déjà consacré de siège, six diocèses attendent des pasteurs depuis que le leur est parti. À Basse-Terre, l’attente dure depuis presque deux ans, Mgr Riocreux étant parti à la retraite en mai 2021. Pour les autres (Chambéry, Le Mans, Lille, Pamiers et Perpignan), leur évêque, nommé ailleurs, a laissé un siège vacant depuis moins d’un an. D’ici la fin de l’année 2023, sauf imprévu ou prolongations, ce sont donc 11 diocèses qui devraient avoir à leur tête un nouveau pasteur, soit plus de 10% de l’épiscopat. Que l’on se rassure : aucun évêque n’est né en 1949, et seulement un en 1950…