L'étau se resserre autour de l'Église catholique au Nicaragua. Alors que Mgr Álvarez, évêque de Matagalpa, est actuellement détenu après avoir refusé son expulsion vers Washington début février, les prêtres et fidèles sont désormais interdits de le mentionner, y compris au cours de messes et de prières communes. Peu après l'incarcération de l'évêque, trois prêtres ont été arrêtés pour avoir évoqué Mgr Álvarez au cours de leurs homélies, d’après le média Despacho 505. Ces actes d'intimidation se poursuivent, selon l'Aide à l'Église en détresse, qui affirme que le régime continue ses arrestations arbitraires. "Au moins deux prêtres ont été arrêtés à Madriz et Nueva Segovia pour avoir mentionné ou prié pour l'évêque lors de leurs célébrations dominicales", indique ainsi un communiqué de l'association. Le procédé est souvent le même : une fois arrêtés, les prêtres sont menacés avant d'être relâchés, recevant l'ordre de ne plus jamais parler de Mgr Álvarez.
Pour rappel, Mgr Álvarez avait été arrêté en août 2022 puis jugé pour complot et diffamation à l'encontre du régime. Âgé de 55 ans, il est considéré par le pouvoir comme l’une des figures majeures de l’Église catholique à abattre après avoir critiqué à plusieurs reprises le gouvernement de Daniel Ortega.
La charge du gouvernement Ortega contre les catholiques
Il s'agit d'un énième acte d'intimidation que le régime de Daniel Ortega inflige aux catholiques du Nicaragua. Alors même que débutait le carême, les processions et chemins de croix ont été interdits en extérieur, y compris le Vendredi saint. En sus de cette décision despotique, s'ajoute un florilège de vexations principalement dirigé contre le clergé. Ainsi, religieux et communautés sont régulièrement visés par des expulsions. Le nonce apostolique au Nicaragua, Mgr Waldemar Stanislaw Sommertag, avait été forcé de quitter le pays en mars 2022, suivi en juillet par les sœurs missionnaires de la Charité. Plusieurs radios catholiques ont été censurées quelques temps après.
Mardi 21 février, Daniel Ortega, président du Nicaragua, avait directement ciblé le Vatican. Il avait notamment affirmé qu’une "mafia" au sein du Vatican décidait de l’élection du Pape ainsi que des hauts responsables religieux.