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Avez-vous déjà participé à une compétition sportive qui demande un entraînement de fond : un match de foot ou de rugby contre une équipe qui envoie, un tournoi de boxe, ou alors un marathon qui va vous permettre de tester votre endurance ? C’est le genre d’engagement que l’on prend au sérieux, qui se prépare plusieurs semaines, voire plusieurs mois en avant. Et la veille du match ou du marathon, c’est avec soin que l’on se prépare mentalement et physiquement pour être aux taquets au moment du coup d’envoi. Eh bien ! toute proportion gardée, c’est un peu le cas avec les textes liturgiques de ce 7e dimanche du temps ordinaire. Prenons-les comme les derniers rappels et recommandations avant le grand match qui commence ce mercredi qui vient — vous aurez reconnu le carême qui débute dans trois jours avec le mercredi des cendres. Notre entraîneur nous redonne les consignes essentielles pour tenir sur la longueur ; juste avant que nous n’entrions sur le terrain, il nous glisse à l’oreille les ultimes conseils qui nous serons utiles quand cela deviendra tendu pendant le match.
Nous élever à la hauteur de Dieu
Alors, ces recommandations, ces consignes, ces conseils, quels sont-ils ? Vous êtes prêts ? Tendez bien l’oreille car voici ce que vous murmure notre coach à l’instant où nous entrons sur le terrain, où nous montons sur le ring : "Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint" (Lv 19, 2). Ah oui… quand même ! Et là, un instant d’hésitation… C’est du lourd ! C’est super exigeant ! Est-ce même réalisable ? Ce que nous demande l’Église ce matin — et ne lui en voulez pas : elle ne fait que transmettre le message de Dieu aux hommes de bonne volonté — ce n’est rien de moins que de nous élever au niveau de Dieu : être saints comme le Seigneur l’est Lui-Même ! Rien que ça !
L’entraînement nous est quelque chose de familier, d’habituel : le catéchisme, la préparation à la première communion, à la profession de foi à la confirmation, au mariage pour beaucoup.
Sauf que ce terrain de sport, la piste, le gymnase, nous les connaissons déjà depuis longtemps, depuis notre baptême précisément. Et l’entraînement nous est quelque chose de familier, d’habituel : le catéchisme, la préparation à la première communion, à la profession de foi à la confirmation, au mariage pour beaucoup. Plus tout ce que nous avons vécu en famille, dans le scoutisme, dans les équipes de jeunes, dans les groupes de prières ou de réflexion : l’attention aux autres, le don de soi, le service. Le livre des Lévites, dont nous avons entendu un passage en première lecture, déroule quelques-uns de ces principes : "Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur. Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune" (v. 17-18). Bref, le B-A-BA de la vie en communauté. Mais cette histoire de sainteté high level revient à mettre Jésus au centre de sa vie et Lui donner la première place. Quand j’arriverai au ciel et comparaîtrai devant Dieu, Il ne me demandera qu’une chose : "As-tu aimé ? As-tu beaucoup aimé ?" C’est cela la sainteté : aimer Dieu plus que tout et son prochain comme soi-même.
Un amour appelé à grandir
L’enseignement du Seigneur à ses disciples va évidemment dans le même sens. Et Il montre que cet amour est concret, terre-à-terre, tangible : il passe par les petits gestes de chaque jour. Mais cet amour est appelé aussi à grandir — et c’est à nous, avec la grâce de Dieu, de le faire grandir. De le faire grandir au maximum, c’est-à-dire jusqu’au don de soi, comme Jésus le fera sur la croix pour sauver l’humanité. Le Seigneur, tel un bon entraîneur, augmente la difficulté, élève le niveau petit à petit : il y a quelques semaines, nous entendions les Béatitudes avec le leitmotiv "heureux" (Mt 5, 1-11) ; puis, le dimanche suivant, Jésus nous encourageait — "Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde" (Mt 5, 13-14) ; la semaine dernière, petit coup de pression à travers cette longue exhortation — "Il a été dit aux anciens ; eh bien ! moi, je vous dis" (Mt 5, 21) ; et nous voici à la veille du carême qui va nous conduire, comme chaque année, jusqu’à la fête de la Pâques, le sommet de notre année liturgique, le dernier coup de vis. Et il faut reconnaître que le Seigneur y va fort : tendre la joue gauche, remettre sa tunique et son manteau à celui qui nous cherche des noises, donner et se donner sans compter, et, cerise sur le gâteau, aller jusqu’à aimer ses ennemis (Mt 5, 38). Gasp ! Mais ses demandes, ses exigences vont bien au-delà de nos capacités. Je veux bien donner, partager, aimer, mais à ce point, en suis-je même capable ?
Mettre Jésus dans le coup
Le véritable amour, c’est Dieu qui le donne. Et Il le donne en se donnant lui-même. Ce qui nous est demandé, c’est d’être en contact régulier, permanent même, avec Dieu, source de tout amour, avec Jésus qui est l’Amour incarné, avec le Saint-Esprit qui dispense cet amour. Notre match, notre course, notre tournoi ne marchera, nous portera sur la première marche du podium qu’à la condition de mettre Jésus dans le coup et de le laisser agir en nous et à travers nous. C’est bien comme cela qu’il faut entendre l’exhortation qui débute les lectures de ce dimanche : "Soyez saints, car Moi, le Seigneur votre Dieu, Je suis saint" (Lv 19, 2).
Puisque nous sommes "le sanctuaire de Dieu", le temple du Saint-Esprit, n’oublions pas de lui demander sa force, son aide, sa présence tout au long de ce carême qui se profile. M’est avis que si nous commençons dès à présent, ce ne sera certainement pas du temps perdu…