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Une certaine méconnaissance, personnelle et collective, du mariage, serait à l’origine de la crise qui touche actuellement l’institution du mariage. Faible attractivité du mariage, explosion des divorces, couples en crise… Un triste constat que partage le Pape et pour lequel il fournit une explication et des remèdes. En rappelant ce que le mariage est et n’est pas devant les membres du Tribunal de la Rote romaine, tribunal d’appel des causes de nullité de mariage, il redonne toute sa valeur à l'union conjugale, socle sur lequel se fonde la famille et "bien de valeur extraordinaire" pour "toute l’humanité".
1Le mariage n’est pas une cérémonie
Pour bien percevoir ce qu’est le mariage, il est intéressant d’écarter ce qu’il n’est pas, même si la société incite à croire le contraire. En effet, en insistant sur les préparatifs et le faste que "doit" avoir une cérémonie de mariage, la société a tendance à montrer que le mariage se réduit à une grande fête. "La préparation immédiate du mariage tend à se focaliser sur les invitations, les vêtements, la fête et les détails innombrables", regrettait déjà le Pape dans Amoris Laetitia. Toute une agitation à propos de biens matériels qui éclipse l’essentiel : l'amour mutuel que se promettent les époux. S’adressant aux fiancés, il poursuivait : "Ce qui importe, c’est l'amour qui vous unit, consolidé et sanctifié par la grâce. Vous êtes capables d’opter pour une fête sobre et simple, pour placer l’amour au-dessus de tout."
2Le mariage n’est pas une formalité
"Le mariage selon la Révélation chrétienne n'est pas une cérémonie ou un événement social, ni une formalité", poursuit le Pape devant la Rote. Effectivement, le mariage peut parfois être considéré comme la suite logique d’une rencontre amoureuse, voire même un arrangement financier. "Le mariage tend à être vu comme une simple forme de gratification affective qui peut se constituer de n’importe quelle façon et se modifier selon la sensibilité de chacun", déplorait le Pape dans son exhortation apostolique Evangelii gaudium. "Mais la contribution indispensable du mariage à la société dépasse le niveau de l’émotivité et des nécessités contingentes du couple. Comme l’enseignent les évêques français (dans leur note du Conseil Famille et Société "Élargir le mariage aux personnes de même sexe ? Ouvrons le débat !" du 28 septembre 2012, ndlr), elle ne naît pas "du sentiment amoureux, par définition éphémère, mais de la profondeur de l’engagement pris par les époux qui acceptent d’entrer dans une union de vie totale"", soulignait le pape François.
3Le mariage n’est pas un idéal
"Le mariage ne doit pas être idéalisé, comme s'il n'existait que là où il n'y a pas de problèmes", continue le pape François face aux membres de la Rote romaine. Le mariage n’est pas exempt de difficultés, de crises ou d’épreuves. Il est une union nécessairement imparfaite entre deux êtres imparfaits. Par conséquent, "l'amour entre mari et femme a besoin de purification et de croissance continuelles, de compréhension mutuelle et de pardon." Si le mariage ne garantit pas l’absence de crise, il offre néanmoins des outils, tels que le pardon mutuel et la prière conjugale, pour les résoudre. "La spiritualité de l’amour familial est faite de milliers de gestes réels et concrets. Dans cette variété de dons et de rencontres qui font mûrir la communion, Dieu établit sa demeure. Ce don de soi associe à la fois "l’humain et le divin", car il est plein de l’amour de Dieu. En définitive, la spiritualité matrimoniale est la spiritualité du lien habité par l’amour divin", précisait François dans Amoris Laetitia.
4Le mariage est un "lien d’amour"
Reprenant cette image du lien, le pape François souhaite que la société actuelle redécouvre la réalité du mariage "comme lien". Un mot "regardé avec suspicion, comme s’il s’agissait d’une imposition extérieure, d’un poids, d’un piège", fait-il observer aux membres de la Rote, mais qui doit être compris comme "lien d’amour". "Si le lien est compris précisément comme un lien d'amour, alors il se révèle comme le noyau du mariage, comme un don divin qui est la source de la vraie liberté et qui préserve la vie matrimoniale".
5Le mariage est bon pour l’humanité
Pour le Pape, le mariage est bon pour "les conjoints eux-mêmes, pour leurs enfants, pour toutes les familles avec lesquelles ils entrent en relation" mais aussi "pour toute l'Église, pour toute l'humanité". Par son rayonnement et sa fécondité, le mariage est un "un bien d'une valeur extraordinaire pour tous" : "C'est un bien qui diffuse, qui attire les jeunes à répondre joyeusement à la vocation du mariage, qui réconforte et ravive continuellement les époux, qui porte des fruits nombreux et variés dans la communion ecclésiale et la société civile."
6Le mariage est un don de Dieu
"Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas" (Mt 19, 6), dit Jésus. Ce qui signifie que Dieu est l’auteur du mariage (cf Vatican II). "Les époux donnent vie à leur union, de leur libre consentement, mais seul l'Esprit Saint a le pouvoir de faire d'un homme et d'une femme une seule existence", explique le Pape. "Tout cela nous amène à reconnaître que tout vrai mariage, même non sacramentel (entre non baptisés, ndlr), est un don de Dieu aux époux. Le mariage est toujours un cadeau !" Et quel cadeau ! À travers le sacrement de mariage, "l’amour humain, fragile et limité, rencontre l'amour divin, toujours fidèle et miséricordieux".