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Une Française parmi huit femmes. Ancienne fonctionnaire internationale à l'UNESCO en charge de programmes dédiés à l’éducation, Chevalier de l'Ordre de la Légion d'honneur, fondatrice des associations "Les écoles de l’espoir" et "Les maillons de l’espoir", Marie-José Lallart a déjà reçu quelques distinctions durant sa carrière administrative et associative. Mais celle que le pape François lui a remis à Rome ce lundi 6 février l’émeut tout particulièrement. Seule Française parmi huit femmes distinguées, elle s'est vue remettre une Rose d’or pour son œuvre considérable en faveur des enfants défavorisés et des femmes victimes de viol.
"Je ne savais pas du tout à quoi cela allait ressembler !", s’exclame-t-elle, amusée. "Une broche, une fleur stylisée, je ne savais pas !" Une distinction sollicitée à son intention par Mgr Jean-Marie Gervais, préfet coadjuteur du Chapitre de la Basilique Saint-Pierre au Vatican. "Il m'a proposé la distinction de la Rose d'or, je n'ai rien demandé ! J’ai juste envoyé un CV et quelques photos", confie Marie-José Lallart à Aleteia.
La Rose d’or, ornement représentant une rose ou un petit rosier béni par le Pape, est une distinction papale qui remonte au début du Moyen-Age. A cette époque, le pape offrait une Rose d’or à l’un de ses fidèles dont il voulait mettre en valeur la piété et récompenser les services. Elle était remise chaque année, le quatrième dimanche de Carême (Laetare). D’abord attribuée à des souverains ou à des seigneurs, elle est plutôt discernée, à partir du XVIe siècle, à des reines. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, elle est offerte à des églises ou à des sanctuaires. Jean Paul II, Benoît XVI et François ont perpétué cette tradition en offrant des Roses d’or à des sanctuaires mariaux. Depuis le début de son pontificat, François a ainsi honoré d’une Rose d’or cinq sanctuaires dédiés à la Vierge : la basilique Notre-Dame-de-Charité d'El Cobre (Cuba), Notre-Dame de Guadalupe (Mexique), Notre-Dame de Częstochowa (Pologne), Notre-Dame de Fatima (Portugal) et Notre-Dame de Csiksomlvo (Roumanie). En décernant huit Roses d’or à des femmes profondément engagées lundi 6 février, le Pape exprime ainsi son immense reconnaissance à leur égard.
Une reconnaissance méritée ! L’engagement de Marie-José Lallart auprès des plus faibles est sans borne et revêt de multiples formes. Mariée, mère et grand-mère, choriste dans sa paroisse parisienne, elle a travaillé une trentaine d’années à l’UNESCO en charge du programme "espérance et solidarité autour d’un ballon". Elle a fondé avec Mikaël Silvestre, footballeur international, l’association "Les Écoles de l’Espoir" à travers laquelle des centaines d’enfants ont pu être scolarisés et apprendre un métier en Guinée, au Niger, au Laos, au Brésil, en Haïti…
Eduquer les enfants, rendre leur honneur aux femmes
Une fois à la retraite, Marie-José Lallart ne s’arrête pas pour autant. "J’avais tous les contacts dans les pays, il y avait des projets en cours. Je ne pouvais pas m’arrêter !", s’exclame-t-elle. "Mon cheval de bataille a toujours été de lutter contre l’injustice, notamment celle envers les enfants et les femmes maltraitées. Un sentiment éprouvé lorsque j’ai été pour la première fois à Kinshasa. Les adultes sont responsables de tous les enfants". Afin de poursuivre ses projets, elle fonde en février 2018 l’association "Les Maillons de l’Espoir" avec l’ambition de proposer aux enfants en situation de grande vulnérabilité une éducation de base, une formation professionnelle (couture, coiffure, menuiserie, plomberie) ainsi qu’une activité sportive.
Son action s’étend aux enfants atteints d’albinisme, au Burundi, pourchassés pour des actes de sorcellerie. Son association s’engage également aux cotés des femmes survivantes de violences sexuelles (mutilations génitales, viol comme arme de guerre…), à Bukavu (RDC), en lien étroit avec le docteur Denis Mukwege, "l'homme qui répare les femmes", Prix Nobel de la Paix en 2018. Une maison de convalescence, la maison Dorcas, accueille les femmes et leur offre une formation. "L’objectif est qu’elles puissent retourner dans leur famille, dans leur village, et qu’elles y soient respectées", explique Marie-José Lallart.
Bukavu. Cette ville citée par le pape François ce 1er février alors qu’il recevait à la nonciature apostolique de Kinshasa des jeunes filles victimes de la barbarie commise par des groupes rebelles à l’Est de la RDC. Choqué et ému par leur effroyable récit, il a pris soin de citer un à un ces lieux que "les médias internationaux ne mentionnent presque jamais" : Bunia, Beni-Butembo, Goma, Masisi, Rutshuru, Bukavu, Uvira… "Je renouvelle l’invitation pour que ceux qui vivent en RDC ne baissent pas les bras, mais s’engagent pour construire un avenir meilleur", a plaidé le Pape. Sans nul doute, l’association de Marie-José Lallart y contribue.