"J'ai souhaité répandre la dévotion à Marie ici", confie en toute simplicité à Fides le père James Bharataputra, prêtre jésuite indien, en mission depuis cinquante ans à Medan, en Indonésie. Sur l'île indonésienne de Sumatra, où vivent des groupes indigènes et où est répandue une version plutôt traditionaliste de l'Islam, ce missionnaire de 84 ans est devenu une figure emblématique, connue et appréciée de la province de Sumatra Nord. Pour cause, cet originaire du Tamil Nadu en Inde, naturalisé indonésien en 1989, a construit un immense sanctuaire marial de "Graha Maria Annai Velangkanni" à Medan.
Devenu prêtre en 1970, celui qui a toujours rêvé d’être missionnaire a commencé son travail pastoral à Medan. "Je suis émerveillé par la manière dont la Providence m'a conduit sur cette terre de mission. Et je suis étonné de la grande confiance que mes supérieurs jésuites ont eue en moi. Ils m'ont permis de travailler au service de l'Église locale, l'archidiocèse de Medan", confie-t-il. Constatant que la population locale de Medan ne bénéficiait pas d'une éducation adéquate, le prêtre a tout d’abord été initiateur d’un projet éducatif. Il a fait construire une école primaire, appelée "Karya Dharma" (Œuvres de bienfaisance), afin de permettre aux enfants de familles économiquement défavorisées de se développer. Mais dans l'Église indonésienne, le père James est surtout connu comme le fondateur, l'initiateur et le recteur du sanctuaire marial "Graha Maria Annai Velangkanni" basé à Medan.
Qu'il est bon de vivre en frères et sœurs dans la maison du Seigneur sur la terre.
Comme il l’explique, le miracle s'est produit grâce à... la Vierge Marie. "J'ai été inspiré pour répandre la dévotion mariale ic. Elle s'est présentée à Vailankanni, dans le Tamil Nadu, depuis plus de trois siècles, attirant des personnes de tous horizons et les aidant à connaître son fils Jésus. J'ai pensé que chaque sanctuaire attire des pèlerins de tous horizons et aide à rencontrer Dieu", explique-t-il.
Et de poursuivre : "En même temps, elle rappelle aux pèlerins qu'ils sont tous les enfants d'un seul Dieu. Elle leur apprend à se respecter et à s'aimer les uns les autres comme des frères et des sœurs, car ils sont tous les enfants du même Père qui est aux cieux". La Parole de Dieu qui résonnait dans son cœur était le Psaume 133 : "Qu'il est bon de vivre en frères et sœurs dans la maison du Seigneur sur la terre." C’est ainsi que le missionnaire a lancé le projet, partagé par l'archidiocèse, de construire un sanctuaire marial.
Un lieu qui contribue à la diversité religieuse et culturelle de l'Indonésie
Le sanctuaire marial a été construit en cinq ans (2000-2005) et a coûté plus de quatre milliards de roupies (soit environ 500.000 dollars américains). "La générosité de milliers de fidèles était impressionnante", souligne le père James. Un magnifique projet dont la conception architecturale reflète la contemplation de saint Ignace dans ses Exercices spirituels sur le mystère de l'Incarnation.
"Elle y est représentée artistiquement, comme dans les cathédrales médiévales, par des peintures et des statues. De style architectural indo-sarrasin, le sanctuaire combine l'utilité pastorale, en tant que salle communautaire, au sous-sol, le culte et l'adoration à l'étage intermédiaire et la contemplation artistique des mystères historique-religieux au dernier étage", décrit son confrère jésuite, le père Ignatius Jesudasan, intellectuel et écrivain. Ainsi, grâce au père James, ce sanctuaire attirant des pèlerins de toutes confessions contribue à la diversité religieuse et culturelle de l'Indonésie et au tourisme. "Cet endroit est devenu une bénédiction pour de nombreuses personnes", précise le père Ignatius Jesudasan.