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L’homélie. Un sujet cher au pape François. Il lui a consacré une partie de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium en 2013, et a récemment tenu un discours à charge contre les sermons trop longs, allant même jusqu'à qualifier certaines homélies de "désastres". Selon lui, les prédications qui suivent la lecture de l’Évangile à la messe ne doivent être ni des "leçons de philosophie", ni des "conférences". En revanche, elles sont des "sacrements".
"Parfois, il m’arrive d’entendre : "Oui, j'ai été à la messe dans telle paroisse… Une bonne leçon de philosophie, pendant 40, 45 minutes…", déplore le Pape. Selon lui, une homélie doit durer "huit, dix minutes, pas plus !" et toujours inclure "une pensée, un sentiment et une image" afin que "les gens ramènent quelque chose chez eux".
Après avoir longuement invité les responsables diocésains qui lui rendaient visite à soigner la liturgie et favoriser le silence pour "conduire le peuple au Christ et le Christ au peuple", le Pape est revenu sur la notion, à première vue inhabituelle, de "sacrement" pour définir une homélie : "L'homélie n'est pas une conférence, c'est un sacrement. (…) Elle se prépare dans la prière, elle se prépare avec un esprit apostolique."
L’homélie, un sacrement ?!
Si l’homélie n’est pas un sacrement à l’instar des sept sacrements instaurés par l’Église catholique, elle est un sacrement dans le sens où elle "peut être une expérience intense et heureuse de l'Esprit, une rencontre consolante avec la Parole de Dieu, source constante de renouvellement et de croissance" (Evangelii Gaudium). Elle est aussi "médiation de la grâce" (idem).
L’homélie a donc bien une signification sacramentelle. "Elle “fait partie de l’action” liturgique", précisait Benoît XVI dans son exhortation apostolique Verbum Domini. "Elle a pour fonction de favoriser une compréhension plus large et plus efficace de la Parole de Dieu dans la vie des fidèles. L’homélie est en effet une actualisation du message scripturaire, de telle sorte que les fidèles soient amenés à découvrir la présence et l’efficacité de la Parole de Dieu dans l’aujourd’hui de leur vie".
De la même manière que les sacrements sont des signes visibles de la grâce de Dieu, et permettent aux hommes de prendre conscience de la présence de Dieu au milieu d'eux, l’homélie est un vecteur par lequel Dieu cherche à atteindre les hommes à travers le prédicateur.
Les paroles du prédicateur doivent être mesurées, afin que le Seigneur, plus que son ministre, soit au centre de l'attention.
C’est pourquoi l’homélie doit être courte et ne pas prendre toute la place dans la célébration liturgique. "Un prédicateur peut être capable de retenir l'attention de ses auditeurs pendant une heure entière, mais dans ce cas, ses paroles deviennent plus importantes que la célébration de la foi", alertait le pape François dans Evangelii Gaudium. "Si l'homélie se prolonge trop longtemps, elle affectera deux éléments caractéristiques de la célébration liturgique : son équilibre et son rythme. Lorsque la prédication se déroule dans le cadre de la liturgie, elle fait partie de l'offrande faite au Père et d'une médiation de la grâce que le Christ répand au cours de la célébration. Ce contexte exige que la prédication guide l'assemblée et le prédicateur vers une communion avec le Christ dans l'Eucharistie qui change la vie. Cela signifie que les paroles du prédicateur doivent être mesurées, afin que le Seigneur, plus que son ministre, soit au centre de l'attention".