Après plusieurs mois d’incertitude, la cour administrative d’appel de Bordeaux a finalement tranché. La statue de la Vierge Marie, qui se trouve actuellement sur un carrefour de la Flotte-en-Ré (Charente-Maritime), devra être déboulonnée. Une telle décision avait déjà été prise en mars 2022 par le tribunal administratif de Poitiers. Elle avait en effet donné raison à la Fédération Nationale de La Libre Pensée, qui se définit comme une association de défense de la laïcité, sur le motif de la violation de la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l'État.
Cette décision a ainsi été confirmée par la cour d’appel qui relève que "la statue se trouve sur un emplacement public au sens des dispositions de l’article de loi concernant la séparation des Églises et de l’État, dès lors que le terrain d’implantation de l’édifice relève du domaine de la commune. Or, ces dispositions législatives s’opposent en principe à l’installation, par les personnes publiques, d’un signe ou emblème manifestant la reconnaissance d’un culte ou marquant une préférence religieuse dans un emplacement public".
Érigée en 1945
La commune doit donc procéder à l’enlèvement de la statue dans un délai de six mois. Celle-ci avait été érigée en 1945 par une famille en reconnaissance à la Vierge Marie, suite au retour d’un père et de son fils sains et saufs, après la Seconde Guerre mondiale. Initialement installée dans un jardin privé, elle avait ensuite été léguée par la famille à la commune, en 1983. Suite à un accident de voiture en 2020, la statue avait été réparée aux frais de la commune, générant la polémique. Une pétition de près de 20.000 signatures pour empêcher ce déboulonnage n’avait cependant rien changé. Le maire de la commune, Jean Paul Héraudeau, qui s’oppose à un tel retrait, a affirmé que cette affaire serait portée devant le Conseil d'État.