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Volontariat international : suis-je appelé à partir ?

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Les MEP proposent des missions en Asie de trois mois à deux ans.

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Agnès Pinard Legry - publié le 05/12/22
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Se mettre au service des autres, découvrir de nouveaux horizons, consacrer plus de temps à Dieu, faire fructifier ses talents pour une cause plus grande… Les raisons qui poussent à partir en volontariat sont nombreuses. Mais pour qu’il soit le plus ajusté possible, il nécessite une certaine préparation. Explications.

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Youri a fêté son 27e anniversaire bien loin de l’endroit qu’il aurait pu imaginer. C’est dans la province de Kampong Cham, au Cambodge, que ce jeune diplômé en marketing a soufflé en septembre sa nouvelle bougie. Envoyé pour six mois là-bas par les Missions Étrangères de Paris (MEP), il assure une présence quotidienne auprès des jeunes d’un bidonville et d’un foyer d’accueil et assure également des cours d’anglais : "Ancien scout d’Europe et amoureux des voyages et des rencontres, j'ai toujours eu cette vocation en moi de devoir partir à la rencontre du monde et d'aider mon prochain", raconte-t-il à Aleteia. Une vocation qui a trouvé sa concrétisation au sein du volontariat proposé par les MEP… mais après un véritable parcours de discernement.

Pour partir en volontariat, les candidats doivent d’abord envoyer un dossier afin de se présenter et d’expliquer leurs motivations. "Notre processus de candidature au volontariat MEP prend en compte le profil du candidat, son parcours, son histoire et ses motivations", explique à Aleteia Jean-Louis Ghazal, chargé de recrutement et coordinateur de Missions Asie. "En recevant la candidature d’un futur volontaire, nous souhaitons d’abord “aller à sa rencontre” là où il se trouve dans son parcours de vie." La première étape consiste en un appel téléphonique où il fait connaissance avec le candidat plus en profondeur. Après cette étape, et selon les profils et les points que ce coach certifié juge important à creuser, il invite le volontaire à un second entretien. "Je remarque toujours à ce stade là l’évolution du candidat par rapport à ses premières motivations et ses représentations de ce que peut être une mission de volontariat pour lui", explique-t-il.

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Avant de partir en mission, les volontaires suivent un parcours d'accompagnement.

Une fois le désir de partir en mission confirmé par le volontaire, les MEP ont mis en place un parcours d’accompagnement du volontaire en amont de son départ. Cela consiste en plusieurs entretiens de motivation, un entretien avec un psychologue si besoin, une session de formation d’une semaine et une préparation plus concrète au départ. Lors de ses entretiens, le volontaire est amené à rencontrer une personne de l’équipe du recrutement pour un entretien qui dure une heure et demie. "L’objectif de cet entretien est d’abord qu’il nous parle de lui, de sa famille, de ses amis, de sa personnalité, de ses passions etc.", détaille Jean-Louis Ghazal. "Ensuite, nous revenons dans un second temps avec le volontaire sur son projet et sur des questions “terre à terre” liées à sa projection par rapport à la mission (comment il se projette, dans quels types de missions, les difficultés qu’il peut rencontrer sur le terrain ? ses peurs, etc.). Cet entretien qui vient compléter les autres nous aide à cerner davantage le candidat et à avoir une première idée dans quelle mission et dans quel pays on se projette avec lui."

J’invite le candidat à être transparent, authentique et vrai dans sa démarche.

Les questions auxquelles le futur volontaire est amené à répondre sont simples mais essentielles pour la suite. Comment l’idée de partir en volontariat est venue ? Qu’est ce qui le motive à partir ? Quels sont les obstacles qui peuvent l’empêcher de réaliser ce projet ? Certaines portent sur son engagement associatif et ecclésial (que signifie pour lui être un jeune chrétien ? quelle place occupe la foi dans sa vie personnelle et professionnelle ? ses engagements pastoraux et associatifs les plus significatifs ? Comment ses engagements sont-ils source d’épanouissement ? difficultés rencontrées ? etc). La vie personnelle du candidat est aussi interrogée ainsi que sa personnalité (qualités, points à améliorer, son positionnement par rapport à un groupe, son positionnement face à une difficulté). Enfin, c’est l’occasion pour le candidat de parler de ses vœux : quels pays souhaités, quels types de missions souhaitées professionnelles ou pas ? "Les jeunes d’aujourd’hui sont capables de nous émerveiller par leur maturité et leurs parcours de vie", assure le coach.  "C’est pourquoi, j’invite le candidat à être transparent, authentique et vrai dans sa démarche et à nous partager ce qu’il a envie de nous dire, car nous ne sommes pas là pour le juger ou l’évaluer au contraire. Nous sommes là pour l’aider à trouver le lieu dans lequel il peut être davantage épanoui et grandir."

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"Le jeune volontaire est résolument tourné vers l'autre."

Un entretien avec un psychologue est également proposé aux futurs volontaires. "Animé par la foi, leur état d'esprit est empreint d'une réelle motivation à partir, d'une envie de donner de leur temps et de leurs compétences", assure Stéphane Guyoton, psychologue clinicien qui reçoit en entretien des futurs volontaires. "Le jeune volontaire est résolument tourné vers l'autre." Mais, rappelle-t-il, l’état d’esprit est aussi fait de doutes. "L’incertitude des situations et de l’environnement en mission, la peur de la solitude ou de l’éloignement, la recherche de la juste distance à l'autre dans un pays inconnu, l'adaptation à de nouvelles conditions de vie, l'envie d'être utile dans sa mission... En somme, leur état d'esprit est fondé sur l'envie de se dépasser."

On est envoyé non pas pour gonfler l’estime de soi mais pour semer des graines d’amour qui porteront leurs fruits.

Le volontaire participe ensuite à une semaine de formation. "Une semaine de joie, d’amour, de partage, de découverte et de prière", se souvient Youri. "Elle reste gravée dans mon cœur et m’a beaucoup aidé sur le chemin de la Foi. Elle m’a permis de travailler sur le discernement spirituel, et de trouver en moi la volonté de m’accrocher à ce que je désire réellement pour le Seigneur." Concrètement, cette semaine est rythmée par différents intervenants, témoignages, activités, prières. Les futurs volontaires sont formés sur la sécurité, la découverte d’un nouveau pays, d’une nouvelle culture, comment appréhender justement cette découverte, le contact avec les locaux. Des points très pratiques tels que quelles affaires prendre, quelles démarches administratives faire, comment communiquer sur les réseaux sociaux sont également abordés.

Cette préparation s’effectue aussi sur le plan spirituel. "Nous avons été bousculés dans nos repères et nos certitudes afin de nous rendre compte de la dimension de la “Mission”. On œuvre pour Dieu, on s’exprime par lui", assure le jeune volontaire. "On est envoyé non pas pour gonfler l’estime de soi mais pour semer des graines d’amour qui porteront leurs fruits. Il y a une différence entre faire les choses pour Dieu et faire l’œuvre de Dieu. Être missionnaire est un acte courageux de dévotion et d’amour envers Dieu. Cela va se symboliser par LE moment fort en émotion : dernier jour de la formation, une messe est célébrée avec tous les prêtres MEP présents sur les lieux. C’est une messe d’Envoi qui conclut face à Dieu que nous sommes choisi en tant que missionnaire pour aller réaliser l’œuvre de Dieu, sans savoir quel va être notre pays de mission." Et une chose est sûre : l’Esprit souffle parfois très fort.

Pratique : "Les questions à se poser avant de partir en volontariat"

Par rapport à l’organisme d’envoi :  
Êtes-vous en accord avec ce que l’organisme propose : leurs valeurs ? leur vision ? leur manière de faire le choix à votre place ?

Par rapport à la foi : 
Comment ce projet s’inscrit-il dans le cadre de votre foi ? 
Quelles sont les éléments importants liés à votre foi personnelle que vous souhaitez vivre en mission ?
Quelles sont les difficultés que je rencontre aujourd’hui dans la pratique de ma foi ?

Par rapport à votre projet de partir en volontariat 
Vos motivations : pourquoi je souhaite partir en mission ? 
Votre santé physique : êtes-vous en bonne santé ? 
Votre maturité affective et sociale : comment vivez-vous la solitude dans votre quotidien ? la solitude vous fait peur ? si oui pourquoi ? comment vivez-vous l’éloignement par rapport à votre famille et vos amis ? 
La question du changement et les nouvelles situations vous font peur ? 
Etes-vous libre de partir d’un point de vue personnelle et professionnelle ? 
Ne cherchez-vous pas à fuir une situation difficile ?
Est-ce que c’est le bon moment pour partir ? (Personnelle, professionnelle, au niveau sentimental, etc.)

Les MEP envoie des jeunes entre 20 et 35 ans, étudiants, jeunes pro, professionnels confirmés, célibataire ou couple marié, pour des missions de 3 mois à 2 ans. Différents types de missions sont proposées, enseignement, soin, gestion de projet ou encore animation.
Pour plus d'informations il est possible de contacter Jean-Louis Ghazal à cette adresse:
jeanlouisghazal@volontairemep.com  

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