Comment expliquer un tel engouement pour la magie et l’ésotérisme dans une société qui n’accorde pourtant que peu d’intérêt à la spiritualité ?
Il faut d’abord noter que nombre de nos contemporains font une différence entre la religion et la spiritualité. La religion est perçue comme un enfermement dans des dogmes et des rites à accomplir, où l’on doit suivre une vérité imposée. À l’opposé, la spiritualité est considérée comme un espace de liberté où chacun peut chercher Dieu, la divinité, l’absolu, comme il veut et de la manière qui lui plaît. Il faut noter que, contrairement à ce que l’on a connu dans le passé, les croyances ésotériques sont aujourd’hui associées à d’autres domaines, comme l’écologie, le féminisme, l’animalisme, etc. De plus, la spiritualité est davantage associée aux religions asiatiques (hindouisme, bouddhisme, etc.) qu’aux religions occidentales, en particulier chrétiennes. À la prière, on préfère la méditation considérée comme une expérience plus profonde de la vie intérieure. À la messe, on privilégie des pratiques diverses et variées (hypnose, yoga, reiki, etc.) qui prétendent ouvrir les personnes à des dimensions spirituelles enfouies en elles. Cependant, il y a une profonde méprise, parce que ces religions orientales ont été reformatées au goût occidental et vidées de leurs contenus religieux. Ces pseudo-spiritualités s’apparentent donc davantage à des techniques de développement personnel où la recherche de Dieu n’est qu’un prétexte à une quête de soi-même, de son Moi profond.