"L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus […] Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu’il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu’affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu’un a prononcé un blasphème contre l’Esprit saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur (Mt 12,31). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur (S. Grégoire le Grand, dial. 4, 39)." (CEC n°1031) Mais tout le monde va-t-il au purgatoire ?
Sans présumer des mystères de la vie après la mort, le purgatoire semble, comme le rappelle le pape émérite Benoît XVI dans son encyclique Spe Salvi, parue le 30 novembre 2007, devoir être l’étape obligée pour le plus grand nombre. "Les saints et les martyrs ne vont pas au purgatoire, précise à Aleteia Don Paul Denizot, recteur du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon. La Vierge Marie n’y est pas allée non plus". Et de souligner : "Sainte Thérèse de Lisieux explique dans ses écrits qu’il faut souhaiter le Ciel, viser la vie éternelle". Ainsi le purgatoire ne serait pas un passage obligé pour tout le monde. Non que le but soit d’éviter le purgatoire. Mais comme le pense sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, lorsqu’on aime, il ne peut pas y avoir de purgatoire.
Si la vision de Dieu est réservée aux cœurs purs, selon les béatitudes, il faut nécessairement que s’opère la purification la plus complète. Mais cette purification peut aussi avoir lieu sur terre. Comme l’indique père Jean-Marc Bot dans son ouvrage Le purgatoire, traverser le feu d’amour (ed. Emmanuel) : "Faire son purgatoire sur la terre, pour se préparer à partir tout droit au ciel au moment de la mort, revient donc à traverser cette expérience mystique pour que l’Esprit Saint produise lui-même la perfection dont l’homme est incapable". Voilà un but qui paraît difficile à atteindre.
Le but n’est pas d’éviter le purgatoire mais de tendre vers le Ciel
"Pourtant il ne faudrait pas nous laisser abuser par les apparences, écrit père Jean-Marc Bot. Souvenons-nous de l’étonnante purification du bon larron mort sur la croix, à la droite du Christ, avec la promesse d’entrer aujourd’hui au paradis. Comment a-t-il pu traverser en si peu de temps l’expérience mystique dont nous parlons ? La réponse est à chercher à la fois dans le caractère exceptionnel des circonstances et dans le secret d’une âme invitée à produire un acte d’amour parfait. Même si, dans la vie ordinaire, et selon les lois communes, la purification totale prend beaucoup de temps, elle dépend surtout d’un élément qualitatif. N’importe qui peut découvrir le secret de cette qualité d’amour bien plus vite qu’on ne le croit".