"Compliqué", "timide", "hyperactif", "colérique", "anxieux" ou encore "dépressif"… C’est ainsi que certains proches ont l’habitude de vous étiqueter. Et s’il s’agissait de l’hypersensibilité, cette "haute sensibilité" qui touche entre 20% et 30% des Français et qui n’est pas une maladie ? Elle peut être génétique, apparaître pendant quelque temps ou après un traumatisme, comme un burn-out. Si de nombreux ouvrages ont été publiés sur la question ces dernières années, le premier livre parlant de l’hypersensibilité est apparu dans les années 1990. Le sujet a été abordé par Elaine Aron, une psychologue américaine. En travaillant dans son propre cabinet, elle a observé qu'il y avait des personnes qui percevaient le monde de manière un peu différente. Elles étaient particulièrement empathiques et moins résistantes que les autres aux stimuli externes. La psychologue a alors remarqué que ces personnes ressentaient tout de façon plus forte, et qu’elles n’étaient pas en mesure de se détacher de ce qu’elles avaient ressenti.
S’il ne s’agit pas d’une maladie, l’’hypersensibilité peut cacher de vraies souffrances. C’était le cas de Clara, 35 ans qui connaît trop bien ce fonctionnement à part, avec une absence de filtre, le syndrome de l’imposteur ou encore les ruminations… "Quand j’ai découvert que mon hypersensibilité avait un nom et qu’on pouvait mettre des mots précis sur ce que je ressentais, cela a été un immense soulagement pour moi", confie-t-elle à Aleteia. Voici les signes les plus importants et communs à tous les hypersensibles, selon Elaine Aron, auteur du bestseller Hypersensibles, mieux se comprendre pour mieux s'accepter (Marabout) :
1L’hyperempathie
Il s’agit de la capacité extraordinaire à se mettre à la place de l'autre qui permet de se soucier de ce que les gens ressentent autour de soi. La personne hypersensible fait toujours plus attention à l'autre qu'à elle-même. Résultat ? Elle peut se retrouver envahie par des émotions qui viennent de son entourage, jusqu’à ressentir un vrai mal-être, comme si la situation la concernait directement. Par conséquent, elle ne peut pas se réjouir de sa propre vie. L'empathie empêche souvent d'accepter que quelqu'un ait de mauvaises intentions. La personne hypersensible va alors chercher des excuses à son comportement.
2Un cerveau qui cogite sans répit
Grâce à ses capacités d'analyse, la personne hypersensible cogite sans répit, elle se remet en question sans cesse. En quelque sorte, elle "voit" plus, parfois même trop. Dans des situations nouvelles, au lieu de se laisser porter par la vague, elle préfère prendre du recul et "traiter" toutes les données disponibles : son esprit est programmé pour enregistrer et analyser tous les détails jusqu’aux moindres nuances. Tout son corps ressemble à un récepteur extrêmement sensible. Submergée, elle a parfois du mal à faire des choix, en hésitant beaucoup avant de se prononcer. Comme la personne hypersensible ressent les choses de façon plus aigue, et parce qu’elle voit plus loin ou plus profondément, elle est capable d'exposer des vérités inconfortables en repérant facilement des erreurs ou des imperfections.
3 L'hypersensibilité au monde extérieur
Submergée par tout ce qui l’entoure, ce qu’elle entend, ce qu’elle voit, ce qu’elle sent, la personne hypersensible est très sensible à chaque détail qui vient du monde extérieur. Certains sons, par ailleurs neutres, peuvent provoquer chez elle une forte irritation. Comme les lumières flashy ou les odeurs qui l’irritent trop… Mais cela peut aussi être la voix grinçante d'un ami ou la musique dans la voiture. La personne hypersensible ressent également toute tension dans son environnement, comme une ambiance lourde après une dispute : même si cette dernière ne la concerne pas, elle l’accable complètement.
4Le perfectionnisme
Au travail, l’hypersensible est surtout intéressé par le travail lui-même et par le fait de faire le travail aussi bien que possible. Il n’est pas intéressé par les intrigues ou les stratégies destinées à écraser les adversaires. Très exigeant, il aime se mettre des défis sans avoir le sens de la compétition. C’est l’idée de se dépasser qui le motive et non pas l’envie de dépasser les autres. Cependant, parce qu’il est discret, l’hypersensible peut facilement passer inaperçu. De plus, comme il est souvent le premier à attirer l'attention sur une situation négative au travail, il est parfois considéré comme la source du problème.
5L’art de tisser des liens profonds
La personne hypersensible pense d’abord aux autres. Elle veut veiller à leur bien-être, évite à tout prix les conflits. Elle a tendance à assumer la responsabilité du monde entier. Résultat ? Parfois, elle peut tomber dans le piège des amitiés toxiques ou se laisser manipuler par des personnes qui vont se servir d’elle. Mais ce qui est son grand talent c’est certainement celui de savoir cultiver des relations profondes et intenses avec les autres. Lorsqu’elle doit choisir entre la qualité et la quantité, elle optera toujours pour la première. Être à l'écoute des autres est sa grande force.