Rencontre avec Eyma, la jeune chanteuse et interprète de Bernadette

La chanteuse Eyma, ancienne candidate de The Voice Kids en 2016, interprète des chansons de l’auteur-compositeur Grégoire dans la comédie musicale "Bernadette" jusqu’au 8 octobre 2022 à Lourdes. Touchée par l’histoire de Bernadette, la jeune artiste de 20 ans qui incarne la petite sainte de Lourdes témoigne pour Aleteia de son travail avec Serge Denoncourt, l’auteur du livret et le metteur en scène du spectacle, pour transmettre aux spectateurs croyants comme non-croyants ce beau message d’espoir. 

Aleteia : Comment vous êtes-vous lancée dans ce projet ? 
Eyma : Avec mes parents, on s’est rapidement intéressé au projet. Pour le casting de Bernadette, je devais apprendre « Pourquoi moi ? » (une chanson dans laquelle Bernadette se demande pourquoi la Vierge Marie lui est apparu à elle - ndlr)  Je l’ai apprise en moins d’une heure. J’ai eu un coup de cœur pour cette chanson alors qu’en général je préfère les chansons en anglais qu’en français. Le soir-même du casting, j’ai appris que j’étais prise. C’était une belle journée.

Connaissiez-vous le témoignage de Bernadette avant la comédie musicale ?
Je ne connaissais pas l’histoire de Lourdes. On a fait un travail avec Serge en amont. Bernadette, je ne l’ai jamais vu, donc c’était compliqué. J’ai essayé de me rapprocher un maximum d’elle. Mais quand on a été à Lourdes, ça a été une évidence. Il y a une telle bienveillance ici : on voit les gens aider les malades. C’est un très beau message d’espoir.

Comment vous êtes-vous préparée à incarner le rôle de cette humble sainte ?
Serge nous a aidé à cibler nos personnages. Il a fait beaucoup de recherches sur Bernadette et a rencontré beaucoup de personnes notamment des prêtres et des religieux. Cela a été compliqué au début parce qu’il n’y avait que des pros autour de moi. Je ne savais pas quoi faire pour que ce soit bien, notamment pour le théâtre qui avait toujours été un rêve de petite fille. Mais en voyant la bienveillance des personnes qui m’entouraient, j’ai pu lâcher prise.

Qu’est ce qui vous touche dans le témoignage de Bernadette ?
« Je suis chargé de vous le dire, pas de vous le faire croire. » Cette phrase résume le spectacle. Bernadette est une fille de mon âge. Elle se bat contre les personnes qui ne la croient pas et elle va au bout de ses idées. Elle est proche de sa famille, comme moi. Dans ma vie personnelle, j’essaye de m’inspirer de ses idées. J’essaye d’aller au bout de ce que je veux dans mes projets. L’idée centrale du spectacle, c’est de croire en ses rêves.

Quel est votre lieu préféré à Lourdes ?
Je dirais le sanctuaire. Il y a une énergie assez particulière. Avec la troupe, c’est quelque chose que l’on n’avait jamais ressenti. Les malades à Lourdes ont envie que les choses changent dans leur vie, ils se battent. Beaucoup de personnes de la troupe se sont mis à pleurer, elles ont été bouleversées par cette visite. J’aime aussi bien sûr la salle Robert Hossein où nous jouons le spectacle qui a été aménagé pour que le maximum de personnes handicapées ou malades puisse venir.

Quelle est la réaction des spectateurs ?
En tant qu’artistes, nous sommes tous très touchés par ce message et on souhaite le partager aux autres. Beaucoup de personnes sortent bouleversées. On a tendance à penser qu’une comédie musicale est un spectacle très commercial mais là il y a de vraies valeurs. Le spectacle résonne dans le cœur des gens, notamment la chanson, « N’être qu’un homme ». C’est un cri d’amour de Bernadette pour son père, avant de le quitter et de partir pour Nevers. Cette chanson a touché beaucoup de personnes qui étaient en conflit avec leurs parents. Certains se sont même réconciliés avec eux à la suite du spectacle. D’autres personnes ont pris nos chansons pour leur mariage ou leur enterrement. Serge a particulièrement essayé de ne pas faire un truc kitch par rapport à la religion et essayer d’imaginer un spectacle qui parle aux croyants comme aux non-croyants. D’ailleurs, ce sont souvent les personnes qui n’ont pas la foi qui ressortent le plus bouleversées.