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Au début du XXe siècle, la Galicie autrichienne, ouest de l’Ukraine actuelle, est peuplée de fervents chrétiens. C’est dans une famille de paysans de Ternopil on ne peut plus pieuse que naît Zénon ou Zynovyi Kovalyk. Après une brève carrière d’enseignant, il cède à l’appel de Dieu et rejoint la congrégation du Très Saint Rédempteur avant d’être ordonné en 1932. Comme lorsqu’il enseignait, ses talents d’orateur lui sont d’une aide précieuse. En effet, Zénon possède un véritable don pour s’adresser aux autres. Lorsqu’il prêche, les foules se rassemblent et personne n’ose l’interrompre. Son discours est une véritable lumière pour son auditoire. Zénon est également doué pour le chant. Pour cela, on le surnomme Chrysostome qui signifie "qui a une bouche d’or".
Grâce à son éloquence, il accompagne l’évêque Nicolas Carneckyj pour promouvoir l’œcuménisme avec les nombreux chrétiens orthodoxes du pays. Puis il prend la charge d’économe à Lviv. Hélas, l’époque s’assombrie lorsque l’Union soviétique envahit l’Ukraine en 1939. À cause de la tyrannie du communisme, les ecclésiastes évitent à tout prix le sujet de l’injustice sociale…
Sauf le père Zénon et sa fameuse bouche d’or. On le supplie de mesurer ses propos, mais rien n’y fait. Les pratiques imposées par les soviétiques sont imprégnées d’un athéisme qui scandalise le rédemptoriste au plus haut point. Hors de question qu’il se taise ! Ses sermons finissent inévitablement par le faire arrêter par la police secrète en 1940. Malgré la torture et les interrogatoires interminables, la bouche d’or continu de prêcher en prison. Zénon enseigne même les exercices spirituels aux autres prisonniers. En 1941, l’Allemagne lance son offensive contre les soviétiques. Ceux-ci exécutent 7.000 prisonniers avant de battre en retraite. Le père Zénon se trouve parmi les victimes. Selon certains témoignages, il aurait été crucifié contre un mur et éventré. Le pape Jean Paul II le béatifie en 2001.