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La terrible nouvelle a beau avoir fait le tour du monde, l’attaque d’une église au Nigeria lors de la messe la Pentecôte, avec ses 39 morts et 80 blessés, est déjà “passée d’actualité”. Pour ne pas oublier ce drame sanglant, l’AED a publié des témoignages de rescapés et de blessés rencontrés à l'hôpital Saint-Louis d'Owo et au Centre médical fédéral. Leur donner la parole, c’est rappeler au monde entier, que derrière les gros titres de l'actualité, se trouvent des vies, des familles entières, des personnes traumatisées qui veulent néanmoins témoigner et raconter.
En ce dimanche 5 juin 2022, alors que la congrégation de la paroisse Saint-François-Xavier d’Owo, dans le sud du Nigeria, prononçait les dernières phrases de la messe de Pentecôte, des inconnus armés ont pénétré dans l’église et ont tiré sur les fidèles.
Désirée John, 36 ans, enceinte et mère d’une petite fille de 3 ans raconte la suite : "L’expérience a été terrible et je ne la souhaite même pas à mes ennemis. Le prêtre était sur le point de terminer la messe et moi, j'étais assise dans la rangée du milieu de l'église. Au début, quand j'ai entendu les premiers cris qui se rapprochaient, j'ai cru que c'était la sirène de la police qui passait. Les paroissiens ont commencé à courir vers l'autel afin d’entrer dans la sacristie, mais moi je ne pouvais pas courir si loin, car je suis enceinte de 7 mois. J'ai décidé d'aller dans la chapelle de la Divine Miséricorde, mais il y avait beaucoup de gens qui couraient dans cette direction. Ne sachant pas quoi faire, j'ai décidé de m’allonger sur des paroissiens qui avaient déjà été abattus.
"Père, je suis venue à prier dans ton temple et voilà ce qui s'est produit. Si je péris, je péris, mais s'il vous plaît, Dieu, souvenez-vous de moi et de ma petite fille dans votre Royaume".
Alors que j'étais allongée là, un des hommes armés a jeté une petite lumière près de moi. J'ai immédiatement compris que cela pouvait être de la dynamite. Ainsi j'ai commencé à m’éloigner en me traînant pour être en sécurité, mais avant d’aller trop loin, la dynamite a explosé brûlant mon dos et ma jambe gauche. À ce moment, je ne pouvais pas pleurer ni ressentir la douleur, tandis que du sang jaillissait de mes blessures. J'ai ouvert la bouche et j'ai dit: ‘Père, je suis venue à prier dans ton temple et voilà ce qui s'est produit. Si je péris, je péris, mais s'il vous plaît, Dieu, souvenez-vous de moi et de ma petite fille dans votre Royaume’. Je suis heureuse d'être en vie aujourd'hui et que mon bébé à naître soit aussi en vie et en bonne santé. On m'a également dit que ma fille de trois ans, que je croyais morte, est aussi en vie, mais qu'elle a été terriblement blessée lors de l'attaque et qu'elle se trouve au Centre médical fédéral. S’il vous plaît, gardez-nous dans vos prières pour qu’on puisse se rétablir rapidement et pour que je puisse retrouver ma fille et ma famille."
"Je ne veux plus retourner à l'église", Sunday Vincent, 5 ans
A l'hôpital, les équipes de l’AED ont également récolté le témoignage du petit Sunday Vincent, seulement 5 ans... "J'étais à l'église avec mes parents quand l'attaque s'est produite. J'avais peur et j'ai pleuré tout au long de l'attaque. Je pensais que ma maman et mon papa étaient morts, mais quand je me suis retrouvé à l'hôpital, je les ai vus en vie et ça m'a fait tellement plaisir. Je ne veux plus retourner à l'église, car si je le fais, je pourrais être tué."
Quant à Thaddeus Bade Salau, 52 ans, mis en joue et "seulement" blessé, il nous donne une leçon avec sa foi édifiante. "J'étais allongé sur le sol jusqu'à ce qu'un des hommes armés m’intime de me lever avec neuf autres paroissiens, dont ma magnifique fille. Ils ont tiré sur nous, un à la fois. J'ai été le dernier à être abattu et la balle a touché ma joue. Je suis la seule personne sur les dix à avoir survécu. C’est quelque chose que je ne pourrai jamais oublier. La perte de ma magnifique fille pendant l'attaque est une grande douleur, mais ma foi n’a pas été ébranlée. L’attaque a vraiment renforcé ma foi en Dieu. Je suis heureux d'être encore en vie et j’exhorte la communauté internationale à prier pour notre rétablissement rapide et à nous apporter de l’aide matérielle et financière."
Quelques heures après le drame, l’évêque d’Ondo, Mgr Jude Arogundade, avait ainsi déclaré "la persécution des chrétiens est bien réelle", "quiconque dit le contraire est malhonnête". A lire ces témoignages bouleversants, effectivement, le martyr des chrétiens est une réalité aujourd’hui encore.