Le 5 juin, dimanche de la Pentecôte, des hommes armés ont attaqué l’église du sud-ouest du Nigeria, 22 fidèles ont été tués et 58 blessés. Sans que l’on sache encore qui est derrière ce massacre, la nouvelle d’un énième enlèvement de prêtre a été annoncée par le diocèse de Lokoja. Le père Christopher Itopa Onotu, curé de l’église Notre-Dame du Perpétuel Secours dans l’Etat de Kogi, a été enlevé le samedi 4 juin. Ce sont les fidèles venus pour la messe de la Pentecôte qui ont donné l’alerte car le prêtre ne s’était pas présenté à la célébration.
Selon l’agence catholique Fides, les assaillants sont entrés vers 21h dans le presbytère de la ville d’Obangede pour battre le curé. Ils l’ont ensuite emmené vers une destination inconnue et ont également emporté avec eux ses cartes SIM. Désormais, la police est déployée aux trousses des ravisseurs pour ramener le prêtre : "Nous ferons en sorte qu’il soit secouru et qu’ils [les ravisseurs ] soient traduits en justice", a réagi William Ovye Aya, le porte-parole de la police de cet Etat du centre du Nigéria.
Enlèvements de clercs récurrents au Nigeria
Les ravissements de clercs contre rançon sont récurrents dans cet État du centre de l’Afrique : le dernier date de la nuit du 24 au 25 mai. Pourtant, la Conférence des évêques du Nigéria a unanimement décidé de ne jamais payer pour la libération des prêtres pris en otage. Le but recherché : ne pas encourager cette pratique. Avec des conséquences parfois dramatiques, comme la mort du père Joseph Aketeh Bako au mois d’avril. Ce curé du centre du pays avait été enlevé le 8 mars, il a rendu son âme au milieu de ses ravisseurs.
Plus généralement, le Nigéria souffre d’une insécurité rampante et préoccupante. Déjà théâtre de violences djihadistes depuis douze ans dans le nord-est, de mouvements séparatistes au sud-est, de pilleurs au nord-ouest, le pays voit maintenant l’insécurité gagner le sud-ouest. Jusque là épargné, celui-ci semble marqué par les luttes communautaires et les attaques contre les sites religieux.