Attendue depuis l’élection du pape François en 2013, Praedicate evangelium, une constitution qui réforme l’organisation de la curie romaine, a déjà été publié à une date symbolique : le 19 mars dernier, par surprise et sans avoir même convoqué les journalistes. Le Saint-Père a ainsi mis sa réforme essentielle sous le patronage de saint Joseph, proclamé patron de l’Église universelle en 1889. Comme il a protégé la Sainte-Famille et la croissance de Jésus, ainsi veille-t-il sur l’épouse du Christ.
Plus importante encore est la date d’entrée en vigueur de la nouvelle constitution. Si le pape François a voulu que cette dernière s’applique le jour de la Pentecôte, c’est bien parce que l’élan qu’il veut donner à l’Église de 2022 est celui qu’elle a connu au jour de sa naissance, quand les disciples, ayant reçu l’Esprit-Saint symbolisé par des langues de feu au-dessus de leurs têtes, sont sortis du cénacle où ils se terraient, se sentant abandonnés par Jésus.
Dès ce moment, menés par Pierre qui déclame un discours que lui-même n’avait sûrement pas imaginé pouvoir prononcer un jour, les premiers disciples du Christ annoncent la résurrection, de sorte que tous ceux qui les voient entendent parler dans leurs langues des merveilles de Dieu (Ac 2,11).
Au service de l'évangélisation
Voilà sûrement ce que cherche le pape François en promulguant Praedicate evangelium. Que la curie, et l’Église en général, ne soit pas terrée dans les couloirs du Vatican mais au service de l’évangélisation. Que tous nos contemporains puissent connaître le nom de Jésus, seul nom qui sauve.
Dans la tradition juive, la Pentecôte, cinquante jours après la fête de la Pâque, est célébrée pour rappeler le don de la loi. Dieu, sur le mont Sinaï, confie à son peuple les jalons qui tracent la route du ciel. Dans le christianisme, l’Esprit-Saint est ainsi celui qui, dans les cœurs, inspire le chemin de la vie éternelle : loi loi n’est plus intérieure mais extérieure. Mettre en place la réforme au jour de la Pentecôte, n’est-ce donc pas aussi redire la nécessité que l’organisation institutionnelle, si nécessaire soit-elle, n’est qu’un des instruments pour marcher vers la sainteté ?