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Passer un moment convivial avec les habitants du même immeuble ou du même quartier... Si l’idée de la Fête des voisins n’a pas changé depuis sa création en 1999, elle fait de plus en plus d'adeptes : avant le confinement, en 2019, 9 millions de Français avaient participé à ces apéritifs et pique-niques amicaux où chacun apporte sa contribution… Un moment de convivialité, qui permet de mieux connaître ceux avec qui on partage une cour, un balcon ou un bout de palier. Un bon moyen de prolonger les entrevues en coup de vent entre deux portes, ou à travers le carreau de la fenêtre. Une occasion aussi de développer peut-être des liens d'amitié.
Comme Isabelle, certains préfèrent poser des limites entre leur vie sociale et leur lieu de vie, en se barricadant dans leur confort individuel.
Pourtant Isabelle, 36 ans, commerciale dans une agence immobilière à Tours, est sceptique. "Je me demande s’il faut vraiment être amie avec ses voisins. Même si prendre un verre n'est pas gage d'amitié, peut-on être réellement voisin et ami ?" Le doute d’Isabelle est souvent partagé. Comme elle, certains ont la tentation de rester ce jour-là chez eux par peur d'être envahis. Comme Isabelle, ils estiment : "J'aime être tranquille chez moi, la Fête des voisins ne me dit rien, je ne veux pas être dérangé."
Comme Isabelle enfin, il s’agit de personnes qui préfèrent poser des limites entre leur vie sociale et leur lieu de vie, en se barricadant dans leur confort individuel. Par paresse, indifférence, peur ou gêne, ils ignorent même le nom ou le prénom de leurs voisins de palier… Comme Isabelle et la moitié des Français…
Une démarche qui les prive pourtant de vrais petits bonheurs : d’après une étude de l’université de Columbia, citée par Olivia de Fournas dans son ouvrage Donner une âme à sa maison, le simple fait d’avoir une rapide conversation avec un voisin peut rendre heureux. Plus profondément et en posant ici un regard chrétien, cet échange est plus ajusté au dessein que le Christ esquisse pour chaque personne. D'ailleurs, ce n’est pas un hasard si la Fête des voisins a été inspirée par Jean Paul II.
Peut-être, à un moment de notre vie, nous serons cette personne rejetée, déprimée ou dans la gêne, rêvant alors d’être reçue par son voisin ?
Alors, comment faire le premier pas pour apprivoiser enfin ses voisins ? Comment les accueillir avec générosité non seulement le jour de la fête, mais au quotidien ? Dans l’Evangile, le Christ lui-même montre l’exemple. "Il n’a pas de maison, mais n’hésite pas à se déplacer aux périphéries chères au pape François. Il dîne chez le publicain Lévi ou chez le pharisien Simon à qui il enjoint d’accueillir la pécheresse. Il part également à la rencontre d’une personne qui cumule trois "tares sociales". Telle la Samaritaine, cette femme mariée à cinq reprises : "Peut-être, à un moment de notre vie, nous serons comme elle cette personne rejetée, déprimée ou dans la gêne, rêvant alors d’être reçue ?", interroge Olivia de Fournas.
Si c’est à chacun d’imiter Dieu à sa mesure, de rester attentif et prêt à ouvrir son cœur et sa maison, Olivia de Fournas souffle quelques idées inspirantes pour élever son sens de l’hospitalité :
1Engagez la conversation en proposant un service concret
Pas facile d’engager une conversation avec une voisine un peu trop bavarde. Vous n’avez qu’une envie, c’est de faire semblant de ne pas la voir. Mais au lieu de fuir, faites un petit effort, celui de s’arrêter et d’échanger quelques minutes avec elle. Il ne s’agit pas de discuter pendant des heures, mais d’être quelques minutes dans un vraie conversation, à l’écoute des problèmes des autres.
Justement, la meilleure manière de trouver la juste mesure est de proposer un service concret : arroser les fleurs durant les vacances, faire les courses d’un couple âgé, proposer un café à une veuve qui vit seule. Ce qui peut vous aider, c’est d’imaginer et de réaliser que c’est avec le Christ que vous engagez la conversation. Pensez-y à chaque fois que vous croisez vos voisins.
2Lancez une page Facebook du voisinage
Une autre manière d’approcher ses voisins est de vous investir dans l’amicale du village, ou de la copropriété de l’immeuble ou d’ouvrir, pourquoi pas, une page Facebook des voisins. Autour d’elle, vous pourrez alors réunir plus largement les habitants non seulement de votre immeuble, mais aussi des maisons mitoyennes ou de votre quartier. Une solidarité quotidienne et naturelle peut se créer alors facilement. La pandémie du Covid-19 et les confinements consécutifs ont démontré à quel point il pouvait être crucial de se connecter à son voisinage, de rencontrer des personnes autour de chez soi et de bien mettre en place une plus grande solidarité.
3 Organisez "l’Heure civique"
Atanase Périfian, conseiller municipal à Paris et créateur de la Fête des voisins, a également lancé l’Heure civique. L’idée est d’inciter à donner une fois par mois une heure à son voisin : aider aux devoirs, faire de la lecture, réparer une petite panne, garder les enfants, ou tout simplement tenir compagnie à une personne seule. La planification des rencontres permet de "s’engager dans la durée et de défier notre paresse naturelle", suggère Olivia de Fournas.
4Dans votre maison, laissez la place à Dieu
"Le partage de la foi est un bon motif d’invitation. Quand on prie, les différences s’abolissent", remarque Olivia de Fournas et elle conseille, pour éviter que le voisin se sente "pris dans un traquenard", de nuancer l’invitation ainsi : "J’organise un chapelet à 18h30, et ensuite, à partir de 19h30 un apéritif, venez à l’un ou l’autre ou aux deux !" Et pourquoi ne pas baliser une journée portes ouvertes chez soi à l’occasion de la fête de son saint-patron durant laquelle tout le monde peut passer ? Une belle manière de donner une âme à sa maison et d’y laisser la place à Dieu comme aux voisins.
Pratique