Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Après trois semaines de vaine spéculation, le nom du nouveau Premier ministre, ou de la nouvelle Première ministre, est enfin connu. Elisabeth Borne est maintenant l’objet de toutes les attentions. Avant même qu’elle n’ait pu agir en tant que chef du gouvernement, chacun veut trouver dans ses actions ou ses déclarations passées les grandes lignes des idées qu’elle défend.
Une réformiste de caractère
Pourtant, Elisabeth Borne est, avant d’être une femme politique, un grand commis de l’Etat. Dans ce cadre, ses opinions n’ont pu que peu s’exprimer, même si l’on sait qu’elle a longtemps servi des hommes et femmes politiques marqués à gauche : Lionel Jospin, Jack Lang ou, plus récemment, Ségolène Royal.
Depuis 2017, la nouvelle numéro un du gouvernement a cependant eu l’occasion de se prononcer sur la politique écologique et sociale qu’elle a accompagnée comme ministre de la Transition écologique puis du Travail à partir de juillet 2020. Dans ces domaines, elle est connue pour être une bonne connaisseuse de ses sujets, une adepte du dialogue social, mais aussi une négociatrice tenace. Elle a ainsi mené les deux réformes difficiles et controversées de la SNCF et de l’assurance-chômage. Réagissant à sa nomination, le chef de la CFTC (syndicat chrétien) Cyril Chabanier a estimé : "C’est quelqu’un d’agréable et de constructif. Après, c’est quelqu’un qui sait ce qu’il veut, et le discours est toujours sincère."
Réformiste donc, et de gauche. Ce sont ses mots : "Je suis une femme de gauche. La justice sociale et l'égalité des chances sont les combats de ma vie". Elle ajoute, pour ceux qui trouvent ses réformes sociales marquées à droite : "Aider chacun à s'émanciper par le travail, c’est une valeur de gauche”.
La laïcité, ferment de l’unité nationale
Comme membre du gouvernement, Elisabeth Borne a eu aussi l’occasion de développer, mais peu, ses idées sur la laïcité, notamment lors des débats sur la "loi confortant les principes de la République" de 2021. Elle dit alors que "les règles sont très claires" : chacun a le droit de croire et de ne pas croire, la laïcité permettant "l’unité de la communauté nationale" contre les communautarismes. Avant même d’accéder au pouvoir, comme patronne de la RATP, elle avait en 2015 mis en place une Délégation générale à l’éthique pour faire appliquer correctement la laïcité et ne pas succomber à la "facilité" qui consiste, selon elle, "par exemple, à accepter que des messieurs refusent de serrer les mains des femmes".
Réformes sociétales : une femmes entourée de progressistes
Lorsque la loi sur la PMA est votée en juin 2021, Elisabeth Borne se réjouit sur Twitter : "La vie de toutes ces femmes va enfin pouvoir changer !" Pour le reste, il existe peu de déclarations de sa part sur les sujets sociétaux : avortement, PMA, GPA ou encore euthanasie. En revanche, on sait qu’elle adhère en 2020 au parti Territoire de Progrès. Situé à l’aile gauche de la majorité présidentielle, ce parti met l’accent sur les progrès à travers une Convention diffusée en novembre 2021. Parmi eux, le progrès sociétal qui consiste à "permettre une autodétermination de la fin de vie".
Le parti s’est aussi démarqué du président Emmanuel Macron en défendant dans les derniers mois du quinquennat la prolongation du délai d’accès à l’IVG pour les femmes. Hormis son parti, la nouvelle Première ministre est aussi entourée d’Aurélien Rousseau, nommé ce matin comme directeur de cabinet. Un ancien du Parti Communiste français qui célébrait sur Twitter la Journée mondiale du droit à l’avortement, le 28 septembre dernier : "l’avortement mérite qu’on la célèbre et qu’on défende ce droit essentiel, car même les droits les plus essentiels ne sont jamais en sécurité si on ne reste pas en éveil."