Le temps est une notion difficile à définir. Du latin tempus qui signifie « couper », il implique une division de la durée. Pour connaître l’évolution du temps, on définit une mesure qui correspond à la différence entre deux instants distincts.
De manière générale, il est possible de distinguer quatre mesures différentes du temps. Tout d’abord, le temps terrestre, qui mesure l’évolution des jours et marque le vieillissement du corps et des objets physiques. Puis, le temps intérieur qui mesure le temps de la vie sensible d’une personne ; ce temps est subjectif, par exemple, une heure de travail intense semble passer plus vite qu’une longue heure d’attente à la gare. Le temps spirituel, appelé l’ævum, qui mesure la succession des pensées et des idées, est celui qui correspond aux créatures spirituelles. Et enfin, le temps de l’éternité qui est la mesure de l’immuable, celui-ci est en Dieu, il ne présente ni d’avant ni d’après.
L’ævum, le temps des créatures spirituelles
L’ævum vient du latin et signifie « ère », « éternité » ou encore « temps infini ». La première trace de idée de l’ævum remonterait à saint Albert le Grand dans son traité De quattuor coaequaevis, notion largement développée ensuite par saint Thomas d’Aquin dans la Somme théologique (Q. 10, art. 5). Ce temps, qui est une « éternité incomplète » permet de résoudre le paradoxe du temps angélique. En effet, l’ange étant immatériel, il ne peut se trouver dans le temps terrestre et par sa nature, il ne peut pas non plus se trouver dans le temps de l’éternité car l’ange n’est pas Dieu. L’ange se trouve donc dans un temps intermédiaire appelé l’ævum qui lui est propre par la mesure de l’évolution des pensées.