Période de l’année liturgique marquée par la prière, le jeûne et la pénitence, le Carême prépare les fidèles à la joie de Pâques. Les différents noms donnés à la dernière semaine du Carême démontre la richesse des méditations qu’inspire ce temps de dépouillement en vue de se rapprocher du Seigneur. Ils ont chacun une symbolique qui leur est propre.
1SEMAINE SAINTE
L'un des noms les plus anciens est "Semaine sainte". Il fait référence à la sainteté des mystères célébrés au cours de cette semaine et fait écho à une autre vieille tradition, celle de faire précéder chaque jour de la semaine par le qualificatif "Saint" : le Lundi saint, le Mardi saint, le Mercredi saint…
2Grande SEMAINE
De nombreux chrétiens d'Orient appellent cette semaine la "Grande Semaine". Saint Jean Chrysostome en explique la raison dans l'une de ses homélies :
"Voilà pourquoi nous l'appelons la grande semaine. Ce n'est que les jours dont elle se compose soient plus longs ou plus nombreux que ceux des autres semaines, puisqu'il y en a de plus longs et que le nombre en est toujours le même; c'est à cause des grandes choses opérées par le Seigneur en ces jours. La semaine où nous sommes a vu l'antique tyrannie du démon renversée, la mort détruite, le fort enchaîné et sa puissance abattue, le péché ôté du monde, la malédiction effacée, le paradis rouvert, l'accès du ciel redonné à l'homme, les hommes unis aux anges, le mur de séparation enlevé, le voile déchiré, le Dieu de paix pacifiant les cieux et la terre. De là lui vient le nom de grande semaine. Or, de même qu'elle est la principale dans l'année, de même le principal de ses jours est le samedi; ce jour est dans cette semaine ce que la tête est dans le corps humain. Aussi est-elle signalée chez les uns par un redoublement de zèle, chez les autres par des jeûnes plus austères ou des veilles plus prolongées, chez d'autres encore par des aumônes plus abondantes, de plus hautes vertus, une vie plus fervente et plus pieuse: tous s'efforcent par-là de reconnaître l'immensité des bienfaits que le Seigneur a répandus sur nous." (Homélie sur la grande semaine).
3SEMAINE DOULOUREUSE
La Semaine sainte est également qualifiée de "Douloureuse". Une manière de souligner la douleur intense ressentie par Jésus, ainsi que par l'Église alors qu'elle regarde son Sauveur souffrir et mourir.
4SEMAINE DES INDULGENCES
La "Semaine des Indulgences" fait écho à une ancienne tradition d'accueil des pénitents, qui au début du Carême étaient exclus de l'Église. Une fois leur pénitence accomplie, l'Église leur ouvrait les portes et les accueillait.
5SEMAINE De l’epoux
Autre appellation d'origine orientale pour la Semaine Sainte : la "Semaine de l'Époux". Elle fait référence aux trois premiers jours de la Semaine Sainte, où, dans la tradition byzantine, la liturgie propose les paroles suivantes :
Voici l'Époux, Il arrive au milieu de la nuit
bienheureux le serviteur qu'Il trouvera vigilant
malheureux au contraire celui qu'Il trouvera dans l'indolence.
Veille donc ô mon âme à ne pas tomber dans le sommeil
pour qu'à la mort tu ne sois livrée
et que les portes du Royaume ne se ferment devant toi
mais redouble de vigilance pour chanter
Saint, Saint, Saint es-Tu Seigneur notre Dieu,
par les prières de la Mère de Dieu aie pitié de nous !
Jésus lui-même a parlé de ces événements en ces termes : "Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, ce jour-là, ils jeûneront." (Marc 2, 20).