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Pour Marie, 32 ans, violoncelliste, parler aux autres n’est pas facile. "Je pense que ma difficulté à aller vers les gens est double. Quand j’étais petite, ma timidité ne me permettait d’être spontanée avec d'autres enfants. En plus, j'aimais m'enfermer dans mon univers de musique, il me protégeait. Mais il y a chez moi aussi, l’envie de ne pas être dérangée par les problèmes des autres, de me barricader dans mon petit confort", confie-t-elle à Aleteia.
C'est ce qui lui arrive chaque jour quand elle prend le métro ou croise dans son immeuble la concierge un peu trop bavarde. "Je n’ai qu’une envie, c’est de faire semblant de ne pas la voir. Et si elle tente de me demander quelque chose quand même, cela m’irrite profondément. Que ce soit ma voisine de palier qui est veuve et qui s’ennuie ou ma concierge qui veut me raconter à tout prix ses soucis, je ressens une sorte d’agression, comme si ces personnes étaient de vrais intrus…", explique-t-elle. Consciente que "ce n’est pas très chrétien" d’avoir une attitude aussi fermée, elle a décidé de faire un effort quotidien pendant ce carême : au lieu de fuir, s’arrêter, écouter, échanger. "Il ne s’agit pas de tomber dans l’inverse et discuter pendant des heures, mais d’être quelques minutes dans le vrai échange, à l’écoute des problèmes des autres", souligne encore Marie.
Voir en chaque personne le Christ
"Parfois c’est dur de ne pas laisser tomber ma résolution, surtout quand je suis fatiguée ou stressée par mes répétitions au conservatoire. Mais j’essaye de tenir. Ce qui m’aide, c’est d'imaginer et de réaliser que c’est avec le Christ que je parle. Et quand je sens l’irritation monter en moi, j’essaie de prier intérieurement pour cette personne en confiant ses soucis à Dieu", conclut-elle en espérant que son sacrifice va l'aider à aller plus facilement vers les autres.