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Présidentielle : comment les candidats voient-ils la figure de Jésus ?

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Agnès Pinard Legry - published on 29/03/22
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À moins de deux semaines de l’élection présidentielle, la revue trimestrielle "Mission" publie un hors-série dans lequel neuf candidats partagent leur regard sur la figure de Jésus.

Neuf candidats à l’élection présidentielle ont accepté de s’exprimer dans Mission, revue trimestrielle lancée en octobre 2021 à l’occasion du Congrès Mission, sur la figure de Jésus et leur rapport à la religion catholique. Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse et Éric Zemmour ont "consenti à dire quelque chose de personnel sur Jésus de Nazareth en évoquant une image, un souvenir, une parole ou un sentiment intime", explique dans son édito le directeur de la rédaction, Samuel Pruvot.

Pour Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Jésus est avant tout "l’homme qui redonne de la dignité à chacun". "Alors que la société romaine repose sur l’exploitation des esclaves, Jésus dit une parole simple : "Chaque être est égal en dignité." C’est d’une force révolutionnaire incroyable", détaille-t-il.

Jésus n’a pas empêché les hommes de faire moins de bêtise… Mais il leur a ouvert une espérance.

Saluant un homme qui s’est toujours gardé de la haine et qui a su rassembler avec un discours d’amour, Anne Hidalgo (Parti socialiste) souligne comment l’échec de Jésus, son sacrifice, est en fait une réussite dans la mesure où selon elle son message a traversé les siècles : "Jésus n’a pas empêché les hommes de faire moins de bêtise… Mais il leur a ouvert une espérance", indique-t-elle. "Sans elle notre monde est invivable."

"Jésus ? Mais il serait écolo aujourd’hui !", lance quant à lui Yannick Jadot (EELV). Et de reprendre : "Ce que j’apprécie chez Jésus, c’est la radicalité", assure-t-il. "Mais pas n’importe laquelle […] Pour moi la vraie radicalité en politique, c’est avoir l’audace de rassembler. C’est quelque chose de christique."

Comme avec un petit frère, j’ai parfois eu envie de mettre en doute sa manière de faire, avant de me rendre compte que quand même, d’une certaine manière, il avait raison.

Fidèle à la simplicité qui le caractérise, Jean Lassalle (Résistons !) a tout de suite évoqué l’image d’un "petit frère" pour évoquer Jésus. "Comme avec un petit frère, j’ai parfois eu envie de mettre en doute sa manière de faire, avant de me rendre compte que quand même, d’une certaine manière, il avait raison", raconte-t-il. "Et que toi […] tu n’as pas osé faire."

"Pour moi Jésus est le symbole même du sacrifice ; un sacrifice par amour", assure Marine Le Pen (Rassemblement national). "À vrai dire, tous les sacrifices survenus dans l’histoire des hommes ne sont qu’un reflet du sacrifice du Christ." Un sacrifice exigeant mais un Jésus qui n’est pas dans le jugement, assure la candidate faisant référence à Marie-Madeleine. "Certains voudraient que Jésus soit toujours en train de juger nos actions. Ce n’est pas le cas."

J’ai de nombreux camarades pour lesquels Jésus est au fondement d’une spiritualité révolutionnaire.

Président sortant, Emmanuel Macron est revenu quant à lui sur son baptême, qu’il a demandé alors qu’il était collège, fruit "d’un sentiment intime, métaphysique, et du contact avec d’autres jeunes gens engagés dans la même démarche." "À la suite de mon baptême, j’ai eu un véritable engagement pendant deux ou trois ans", explique-t-il. "Un engagement qui s’est finalement "étiolé pour différentes raisons."

"Le personnage de Jésus ne se résume pas à la figure du conservatisme, qui se l’est si souvent approprié", lance pour sa part Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise). "J’ai de nombreux camarades pour lesquels il est au fondement d’une spiritualité révolutionnaire." Revenant sur son enfance, il raconte également comment le curé avait dit à sa mère : "Vous n’en tirerez rien ! C’est un révolté !".

Avec Jésus pour la première fois, on conçoit une séparation entre le spirituel et le temporel.

Chez Jésus, "il y a un message d’amour qui me frappe", assure Valérie Pécresse (LR). "C’est un message qui peut paraître un peu fou. Donner sa vie pour ceux qu’on aime, ce n’est pas très raisonnable !". Et de reprendre : "Il y a chez Jésus une attention aux autres incomparable, un sens du sacrifice extraordinaire."

Rappelant avoir été éduqué dans une "culture traditionnelle juive", Éric Zemmour (Reconquête !) est surtout frappé par la manière dont "la figure de Jésus révolutionne toutes les religions et le monde par deux phrases", résume-t-il. "Ces deux phrases sont : ‘Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu’ et ‘Mon Royaume n’est pas de ce monde.’" Pour Éric Zemmour, avec Jésus "pour la première fois", "on conçoit une séparation entre le spirituel et le temporel."

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