Contrairement à ce qui sera proposé dans certains diocèses à travers le monde, ce n'est pas dans le cadre d'une messe que se tiendra au Vatican la prière de consécration de la Russie et de l’Ukraine au Cœur immaculé de Marie. Elle s'intégrera dans une célébration pénitentielle qui débutera vers 18h30 à la basilique Saint-Pierre. Proposée une fois par an, traditionnellement un Vendredi du Carême, ce rite consiste en une liturgie de la Parole, suivie d’une homélie du Pape, et d’un temps de confession générale des péchés. Des confessions individuelles sont ensuite proposées.
Avec honte, nous disons : pardonne-nous Seigneur.
Traditionnellement, le pape François profite de ce rite pour aller lui-même se confesser avant de recevoir des confessions. Ce geste relève de sa liberté et de sa spontanéité, et cette démarche n’est formalisé dans le programme liturgique. Par ailleurs, il n’est pas certain que le pape de 85 ans puisse s’agenouiller, compte tenu de ses récentes douleurs au genou.
C’est après le chant “Misericordias domini” (qui fut l’hymne du Jubilé de la Miséricorde, en 2015-2016) et le rite conclusif de la célébration pénitentielle que la prière de consécration de la Russie et de l’Ukraine au Cœur immaculé de Marie sera prononcée en italien par le pape François, vers 18h30.
Le texte, publié le 23 mars, se situe également dans une démarche de pénitence des péchés. "Avec honte, nous disons : pardonne-nous Seigneur", supplie le Pape dans cette prière où, au nom de l’humanité entière, il déplore que "nous avons perdu le chemin de la paix". "Nous avons préféré ignorer Dieu, vivre avec nos faussetés, nourrir l’agressivité, supprimer des vies et accumuler des armes", s'attriste le pape François, relevant notamment le péril de l'utilisation de la bombe atomique. À la fin de la prière, le pape prononcera ces paroles : "Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine".
Une statue de la Vierge de Fatima
Le pape François déposera ensuite un bouquet de fleurs en hommage à la Vierge Marie. Une statue de la Vierge de Fatima sera exposée à l’occasion de cette célébration, mais elle ne provient pas directement du Portugal. Il s’agira d’une statue habituellement disposée au sanctuaire de San Vittorino, situé à l’est de Rome, dans le diocèse de Tivoli. Ce sanctuaire dédié à Notre-Dame-de-Fatima a été construit entre 1970 et 1979.
La célébration sera conclue par un chant à la Vierge en italien "Immacolata, Vergine bella" qui débute en français par ces mots : "Vierge belle et immaculée, tu es l’étoile de notre vie. Au milieu des tempêtes, guide le cœur de ceux qui t’invoquent, Mère d’amour".
Une demande des évêques ukrainiens
La coïncidence de cette célébration pénitentielle avec la fête de l’Annonciation, le 25 mars, a probablement motivé l’organisation de cet acte de consécration, qui répond notamment à une demande des évêques ukrainiens formulée le 2 mars dernier. Dans une lettre adressée aux évêques du monde, le Pape avait expliqué que cette initiative répond à "de nombreuses demandes du Peuple de Dieu".
Le cardinal polonais Konrad Krajewski, ancien cérémoniaire de Jean Paul II et actuel aumônier du pape François, prononcera cette même prière de consécration ce 25 mars depuis le sanctuaire de Fatima. C'est lors de son apparition du 13 juillet 1917 dans ce village du Portugal que la Vierge Marie aurait appelé à prier pour "la conversion de la Russie", promettant alors "une période de paix mondiale".