Être tolérant est très à la mode. Faut-il tout tolérer ? On ne peut tolérer ni le mal, ni l’erreur, dans la mesure où elle est prouvée. La tolérance n’est concevable que s’il y a un défaut de connaissance. Le relativisme ambiant affirme : tout est vrai, il n’y a pas de vérité, et chacun a la sienne ! Or la vérité existe, mais on ne la connaît que partiellement. D’où la vertu de tolérance.
Le contraire de la tolérance est la passivité ou l’intransigeance, la haine ou l’exclusion. L’intolérance consiste à imposer un point de vue qui reste relatif. On connaît le totalitarisme de certaines doctrines, ou les intégrismes religieux.
Comment vivre la tolérance ? Supporter des défauts, accepter de ne pas condamner, renoncer à sa colère, prendre sur soi, juger le pécheur et non le péché. Mais la tolérance connaît un paradoxe : comme elle n’est pas universelle, il faut tolérer tous les intolérants et donc augmenter l’intolérance. De fait, elle doit subir une limite en tolérant l’intolérance tant qu’elle n’est pas nuisible à tous.
Cette vertu semble donc fragile par son incapacité à atteindre l’absolu au risque d’exclure ceux qui n’y parviennent pas. Sa faiblesse se confirme si elle ne découle pas de l’humilité et de la miséricorde. Finalement, elle n’existe que si on fait la part d’une certaine imperfection.
Résolution : Je réfléchis à ce que je ne supporte pas : situation, personne, idée. Pourquoi tant de ressentiment ? Je fais l’effort d’accepter et de ne pas exiger de la perfection !