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Alors que l’avancée de l’armée russe en Ukraine se poursuit, l’inquiétude n’a jamais été aussi forte. "Notre armée est la cible numéro un, puis tous ceux qui ne soutiendront pas l’invasion [par la Russie]", y compris l’Église, seront visés", a déclaré à Aleteia le père Volodymyr Malchyn, qui travaille en étroite collaboration avec le chef de l’Église gréco-catholique ukrainienne à Kiev. "Au regard de l’histoire de notre Église en Ukraine, nous ne nous faisons aucune illusion là-dessus."
Une histoire marquée par de nombreuses persécutions religieuses. L’Ukraine, plus exactement la république socialiste soviétique d’Ukraine, a fait partie de l’URSS de 1922 à 1991. Tout au long de cette période, sous l’ère communiste, les catholiques ont été largement persécutés. Dès les premières années Staline s’emploie à remplir les goulags de fidèles et de représentants du clergé. Les autorités ont rapidement décidé de supprimer l'Église gréco-catholique ukrainienne, tuant ou emprisonnant ses évêques et forçant les croyants à faire partie de l'Église orthodoxe russe. En 1946, à Lvov, il intime l’ordre au clergé de renoncer à sa fidélité à Rome : seuls 204 prêtres rallient l’église orthodoxe. Les autres prennent à leur tour le chemin de la déportation.
Certes, la déstalinisation améliore le sort des catholiques mais l’Église ne retrouve sa liberté qu’en 1991, lorsque le cardinal Lubachivsky rentre en Ukraine et prend possession de la cathédrale de Lvov. L'Église gréco-catholique a vécu quant à elle une existence clandestine jusqu'à la fin des années 1980 et son chef, le cardinal Josyf Slipyj, est mort en exil à Rome. Le retour des Russes dans le pays ravive donc cette menace dans les esprits des fidèles. Une menace d’autant plus prégnante que les responsables religieux ont appelé à laisser ouvert les monastères et les églises pour accueillir les personnes fuyant le conflit.