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Moïse, l’enfant sauvé des eaux qui allait devenir prophète

Moïse sauvé des eaux du Nil
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Philippe-Emmanuel Krautter - published on 15/02/22
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Dès la plus haute Antiquité, les enfants étaient les premières victimes de la folie humaine. Tel aurait dû être le sort de Moïse, l’enfant d’Amran et de Yokébed. Nommé plus des centaines de fois par les Écritures, ce petit enfant lancé sur les eaux du Nil afin d’échapper à la mort allait connaître une singulière histoire avant de devenir le premier prophète de la Bible…

L’origine du nom de Moïse serait égyptienne. Notre Moïse est né dans le pays de Gochen, dans le delta du Nil de parents issus d’une colonie d’immigrés juifs descendants de Jacob. Soumis à de rudes travaux ordonnés par le Pharaon, ces hommes et femmes étaient corvéables à merci. Mais cette condition pénible ne suffisait pas à réduire la prospérité des fils d’Israël : « Voici que le peuple des fils d’Israël est maintenant plus nombreux et plus puissant que nous. Prenons donc les dispositions voulues pour l’empêcher de se multiplier. Car, s’il y avait une guerre, il se joindrait à nos ennemis, combattrait contre nous, et ensuite il sortirait du pays. » (Ex 1, 9-10)

De nouvelles corvées furent ainsi décidées et ils durent bâtir pour Pharaon des entrepôts de Pihtome et de Ramsés encore plus vastes. Cet esclavage qui les accablait leur imposait même de nouvelles tâches pour rendre leur travail encore plus pénible comme la préparation de l’argile et des briques, sans compter de difficiles travaux à la campagne. Vint un jour, selon la Bible, où cette communauté fut trop nombreuse et inspira à Pharaon un ordre encore plus terrible aux accoucheuses des Hébreux : « Alors le roi d’Égypte parla aux sages-femmes des Hébreux dont l’une s’appelait Shifra et l’autre Poua ; il leur dit : « Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux, regardez bien le sexe de l’enfant : si c’est un garçon, faites-le mourir ; si c’est une fille, laissez-la vivre. » (Ex 1, 15-16) Mais les sages-femmes craignant Dieu n’obéirent pas à cet ordre et prétextèrent que les femmes des Hébreux parvenaient à échapper à leur vigilance en accouchant discrètement. Ordre fut alors donné de jeter aux eaux du Nil tous les fils des Hébreux nouveaux-nés…  

Moïse à la cour du Pharaon

L’avenir du fils nouveau-né d’Amran et de Yokébed était dès lors bien sombre, mais sa mère dans un dernier geste protecteur allait décider de livrer son enfant aux eaux du Nil, espérant l’impossible. Elle construisit un panier en jonc qu’elle enduisit de bitume et de goudron afin qu’il flotte sur les eaux. En un geste désespéré parmi les roseaux, elle confia le frêle esquif au fleuve qui s’éloigna de la rive pour arriver près des eaux où se baignait la fille du Pharaon. Celle-ci remarqua le panier et ordonna à ses suivantes qu’il lui fût amené. Elle découvrit alors le bébé qui pleurait et eut pitié. Dès ce jour, elle décida de le garder et de l’élever en lui donnant le nom, Moïse, l’enfant tiré des eaux !

La sœur de Moïse, Miryam, qui avait observé la scène de loin, rapporta à sa mère toute l’histoire et proposa à la fille du Pharaon de lui trouver une nourrice afin d’allaiter l’enfant. Elle lui présenta la propre mère de l’enfant. Moïse, le premier prophète de la Bible allait donc être allaité par sa mère tout en étant adopté par la fille du Pharaon dont il allait apprendre les us et coutumes. Il bénéficia en effet des meilleurs enseignements et profita de la sagesse de ses nouveaux maîtres.

Ici, s’arrête l’enfance de Moïse ; mais, fils des Hébreux et petit prince adopté des Égyptiens, c’est un grand destin qu’allait encore connaître ce jeune et illustre enfant de la Bible en prenant adulte la tête de son peuple pour le sortir des griffes de Pharaon afin de le guider, selon la volonté divine, vers la Terre promise…

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