separateurCreated with Sketch.

Birmanie : sœur Ann, icône de la résistance chrétienne face à la junte militaire

MYANMAR
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Agnès Pinard Legry - published on 31/01/22
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Il y a un an, le 1er février 2021, la Birmanie était le théâtre d’un nouveau coup d’État de l’armée. Alors que la junte militaire, au pouvoir depuis, poursuit une politique de répression meurtrière, plusieurs personnes n’ont pas hésité à faire entendre leur voix. Parmi elles Ann Nu Thawng, véritable sœur courage de Birmanie.

Face aux boucliers des policiers birmans, sœur Ann Nu Thawng a choisi les larmes de la compassion. C’était le 8 mars 2021, quelques semaines après le coup d’État contre Aung San Suu Kyi, à Myitkyina, capitale de l’État Kachin (qui compte un peu plus de 100.000 chrétiens sur 1,7 million d’habitants), dans le nord de la Birmanie. On y voit la religieuse s'agenouiller, écarter les bras en croix et supplier les forces de sécurité birmanes de ne pas tirer. Des manifestants pro-démocratie parviennent à s'échapper, deux sont tués. "Je les ai suppliés de ne pas tirer [...], plutôt de me tuer moi. J'ai levé les mains en signe de pardon", racontera-t-elle par la suite.

1.500 personnes tuées

Cette photo, qui se diffuse dans le monde entier en quelques heures, vient donner un visage à la résistance birmane. Quelques jours après, le 17 mars 2021, François la cite en exemple déclarant : "Moi aussi, je me mets à genoux sur les routes de Birmanie et je dis : que cesse la violence ! Moi aussi j’étends mes bras et je dis : que prévale le dialogue". Mais au fil des semaines, le mouvement de contestation qui traverse la Birmanie en réaction au coup d’État est réprimé de plus en plus violemment. Quelque 1.500 civils auraient été tués et 12.000 arrêtés, selon un groupe de surveillance local. Et plusieurs centaines de milliers de personnes ont été déplacées.

Le besoin urgent de sécurité et de nourriture pousse les familles à fuir après la destruction de leurs maisons. Dans le pays qui compte au total à peine plus de 6% de chrétiens (et moins de 3% de catholiques), l’Église catholique a bien évidemment un rôle limité. Mais un rôle qu’elle tient à assumer. Sur place, les églises continuent tant bien que mal à servir les besoins spirituels et matériels des populations. Et parce que l’Église soutient les plus vulnérables, les déplacés et les plus faibles sans distinction aucune, elle est régulièrement, à travers ses prêtres, ses religieuses et ses églises, prise pour cible par l’armée birmane.

Il est temps pour un nouvel effort pressant en faveur du retour du respect des droits de l’homme et de la démocratie en Birmanie.

Alors que le 1er février 2022 marque le triste premier anniversaire du coup d’État, la situation préoccupante dans laquelle se trouve le pays semble tombée dans l’oubli. Face à cela la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a récemment appelé la communauté internationale à redoubler d'efforts pour faire pression sur la junte birmane. "Il est temps pour un nouvel effort pressant en faveur du retour du respect des droits de l’homme et de la démocratie en Birmanie et de s’assurer que ceux qui ont perpétré des violations systématiques des droits humains et des comportements abusifs rendent des comptes", a-t-elle dénoncé.  

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !