1La punition doit être comprise par l’enfant
Pourquoi est-on parfois contraint de punir ? La punition peut être nécessaire pour réparer une faute, remettre de l’ordre après un désordre induit par le péché. Elle est aussi donnée pour un bien plus grand, pour le bien de l’âme de l’enfant ou de l’adolescent. Cependant, pour être bénéfique, la punition doit être comprise et acceptée par l’enfant, sinon elle est inutile, voire même dangereuse car elle risque de l’enfoncer encore davantage dans son erreur.
2Laissez faire les “gamineries”
Quel type de faute doit-on punir ? Don Bosco recommande d’être très indulgent pour tout ce qui n’est pas péché. Il donne à ses garçons un minimum de contraintes et un maximum de liberté, tant que cette liberté ne nuit pas à la bonne marche de la maison. "Criez, chantez, dansez, si bon vous semble, leur dit-il. L’important est que vous n’offensiez pas Dieu. Tout de même, rajoute-t-il avec son humour habituel, n’abimez pas trop mes murs." Ne pas exaspérer les enfants avec des règles trop strictes, mais n’exiger d’eux que l’essentiel leur permet aussi de comprendre ce qui est vraiment important ou grave. Les "gamineries", comme les appellent Jean Bosco, sont à prendre avec humour et non avec sévérité.
3La punition en dernier recours
A quel moment faut-il punir ? Le saint est très clair : "Punissez le plus tard possible et après avoir essayé tous les autres moyens." Pour lui, il existe de nombreuses étapes avant la punition : les avertissements répétés, la prière, le conseil indirect, l’intervention d’un tiers, qui sera peut-être davantage écouté par l’enfant. La punition n’intervient qu’en dernier recours, quand on n’a pas réussi à faire appel ni à la raison, ni à la conscience de l’enfant, ni à sa foi ni à son cœur. De ce fait, le saint exclut totalement la punition donnée à l’instant de la faute, sous le coup de la colère, que ce soit la colère de l’enfant ou celle de l’adulte. Il recommande, avant la punition, de toujours laisser à l’enfant ou à l’adolescent le temps de la réflexion.
4Le ton de l’éducateur
Si la punition est inévitable, Jean Bosco ne parle jamais au fautif sur le ton de la colère, il fait très attention à ne pas lui montrer de mépris. Au contraire, il lui parle avec douceur et amour, en prenant le temps de lui expliquer les motifs de la punition. Cette discussion se fait en tête à tête, jamais devant un tiers. "La punition, écrit le saint, doit être donnée à l’écart, en essayant encore de persuader l’enfant par des arguments de raison et de foi". La punition ne doit pas être humiliante, afin de ne pas blesser l’enfant.
5La juste mesure
Enfin, comment doser la punition ? Elle doit être intelligente et choisie dans la prière. La plupart du temps, l’enfant ou l’adolescent pèche par légèreté, par manque de réflexion. C’est pourquoi l’éducateur doit toujours être incliné au pardon et à la miséricorde, sans toutefois tomber dans la faiblesse. Don Bosco n’hésite pas à lever la punition dès qu’il voit que l’enfant comprend sa faute et s’en repend sincèrement.
Comme l’écrit Don Bosco, si l’on suit ces principes, les punitions sont assez rares. Elles deviennent sources d’éducation et font appel à la conscience de l’enfant, à ses bons côtés, pour l’aider à vaincre ses mauvais penchants. Selon saint Jean Bosco, tout éducateur « doit être lent à punir et très prompt à oublier. ». Justice et charité sont les maîtres mots d’une punition choisie avec tempérance et prudence.