La Genèse dans l’Ancien Testament livre un témoignage sensible et poétique de la Création en relevant que la naissance de l’homme ne résulta pas du fracas et du tonnerre, mais bien d’un souffle léger, celui de l’haleine de Dieu dont fut habité le premier homme créé sur terre :
Ce symbole riche et puissant, ce souffle divin que chaque mère perpétue lors de la maternité lorsque son enfant prend vie, habite et nourrit chacun d’entre nous. L’origine de l’homme se trouve à la conjonction de deux éléments fondamentaux, la terre et l’air, ce dernier prenant la forme du souffle de vie sans lequel nos existences ne seraient que factices.
Symbole de vie et de sagesse
Si le souffle divin se trouve à l’origine de la vie, il symbolise également le souffle vital nécessaire tout au long de la vie des hommes. C’est ce souffle originel qui guide, en effet, l’homme à suivre les commandements divins, ainsi que le souligne le Livre de Judith :
Dieu grâce à son souffle de vie propose à l’homme de suivre son chemin et sa sagesse, ce que confiera également avec une touchante émotion Job dans les terribles épreuves qu’il eut à souffrir :
« … tant que la respiration sera en moi, et le souffle de Dieu dans mes narines, mes lèvres ne vont pas dire de paroles injustes, ni ma langue murmurer la fausseté. Loin de moi la pensée de vous donner raison ! Tant que je vivrai, je ne renoncerai pas à mon intégrité ». (Jb 27, 3-5) « En réalité, c’est l’esprit dans l’homme, le souffle du Puissant, qui le rend intelligent ». (Jb 32, 8)
Le souffle de la colère
Mais, si le souffle divin peut être, bien qu’imperceptible, doux et chemin de vie, il peut aussi devenir le symbole de la colère divine lorsque son peuple se pervertit et ne suit pas ses voies :
Dieu peut alors souffler sa colère contre ses ennemis. Un souffle impitoyable, source de jugement divin et de feu destructeur souligné également par le prophète Isaïe :
Ainsi, symbole ambivalent, le souffle divin donne vie mais peut aussi la retirer, ce qu’exprime avec scepticisme le Qohéleth :
Le souffle divin s’impose ainsi en un symbole riche et puissant de la Bible, synonyme de vie, comme de mort. Aussi, pouvons-nous retenir pour conclure la comparaison suggérée par la lettre de saint Jacques Apôtre : "Ainsi, comme le corps privé de souffle est mort, de même la foi sans les œuvres est morte" (Jc 2, 26).