Favorablement reçu par la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture ce jeudi 9 décembre à l'issu d'un vote à huis clos, le projet de réaménagement de l'intérieur de Notre-Dame proposé par le diocèse de Paris semble sur de bons rails... sur le plan patrimonial. Si les grands principes ont été validés, certaines idées ont cependant été retoquées voire refusées afin de garantir le respect des règles patrimoniales applicables sur ce type d'édifice classé aux monuments historiques. Aleteia fait le point sur les éléments du projet effectivement validés, ceux pour lesquels des précisions ont été réclamées et ceux qui ont été retoqués.
1Validé : le baptistère fixe dans l'axe de la nef
Parmi les idées nouvelles, la mise en place d'un baptistère fixe dans l'axe de la nef pour souligner l'axialité de la liturgie a été validée. C'était l'un des points chers au diocèse : "On souhaite souligner cette axialité pour qu’elle manifeste la vie chrétienne centrée sur l’Eucharistie mais qui prend sa source dans le baptême", détaillait Gilles Drouin à Aleteia en avril dernier. L'aménagement du baptistère, de l'autel et du tabernacle a ainsi été validé avec obligation que ces éléments soient réalisés par le même artiste afin d'offrir un mobilier liturgique artistiquement cohérent.
2À revoir : les bancs à roulettes
Les bancs à roulettes avec lumignons proposés pour remplacer les chaises en paille séculaires — et ainsi faciliter les déplacements en cas d'affluence — ont reçu un avis réservé mais n'ont pas été totalement refusés. "Les experts veulent d’abord voir un prototype qui sera de nouveau soumis à la commission. Leur accès à la crypte doit également être reprécisé", a précisé le sénateur (LR) Albéric de Montgolfier, président de la Commission.
3Validé : l'ajout d'oeuvres contemporaines
La volonté du diocèse d'ajouter des œuvres contemporaines pour dialoguer aux côtés d’œuvres anciennes dans les chapelles de la nef — afin de proposer une nouveau parcours de visite spirituel destiné aux catholiques et aux touristes étrangers éloignés de la culture chrétienne — a également été validé par la Commission. Pour le moment, aucun nom d'artiste n'a été avancé ni confirmé. Anselm Kiefer, Louise Bourgeois ou encore Ernest Pignon-Ernest avaient été cités à titre d'exemple.
4Refusé : le déplacement des statues de Viollet-le-Duc
Le souhait du diocèse de déplacer les statues du XIXe siècle de Viollet-le-Duc des chapelles de la nef pour les exposer le long des grands piliers de la cathédrale a été purement et simplement refusé. Un projet vraisemblablement voulu par le clergé dans l'idée de réaménager le parcours catéchétique et esthétique des chapelles de la nef mais refusé pour préserver l'aménagement de Viollet-le-Duc classé au titre des monuments historiques. "Se voulant rassurant, le sénateur a indiqué : "Aucun objet ou tableau qui se trouvait dans la cathédrale avant l’incendie ne sortira" des murs.
5Refusé : la transformation du choeur en "espace de prière"
"L'espace de prière" souhaité par le diocèse devant le Saint-Sacrement, au niveau du chœur, pour permettre aux fidèles de se recueillir, a également été refusée. En cause, le sol du XVIIIe siècle composé de marqueteries de marbre, qui risquerait d'être abîmé par le passage des visiteurs.