Les tâches ménagères en disent long sur la personnalité et le tempérament de chacun. Certains sont perfectionnistes voire maniaques, d’autres non. Certains veulent tout garder quand d’autres ont une fâcheuse tendance à jeter. D'autres sont adeptes de la méthode "vite fait bien fait" tandis qu'il y a ceux qui aiment prendre le temps de bien faire. Et enfin, la tolérance au désordre n’est pas du tout la même pour tout le monde. Bref, chaque conjoint est différent dans sa manière d’appréhender les tâches ménagères. Selon les experts, les clés pour se comprendre résideraient dans le dialogue et le lâcher prise.
Quel ménage ai-je à faire dans ma vie ?
"Les tâches ménagères régulent le quotidien", souligne Marie Binet. "Elles supposent du dialogue et du discernement sur la manière dont on accomplit les tâches et dont on se les repartit. Il ne s’agit pas de faire du 50/50, mais de répartir en fonction de la nécessité, des goûts, des possibilités matérielles et du temps dont dispose chacun". Un dialogue sans cesse à ajuster dans la mesure où la charge évolue selon une naissance, le nombre d’enfants, si l'on reçoit du monde ou non...
Cela suppose aussi un travail sur soi. Lorsque des habitudes sont prises, certains ne veulent plus en changer car "on fonctionne comme ça depuis des années". Mais n’est-ce pas justement le moment de réévaluer la répartition des tâches pour que l’un et l’autre y trouve son équilibre ? Il arrive aussi qu’un conjoint soit dans la maîtrise et par conséquent dans le reproche : "Ce n’est pas comme cela qu’il faut étendre le linge". Une attitude qui invite au lâcher prise, dont la règle pourrait être : "C’est celui qui fait qui a raison". Enfin, certains conjoints sont infantilisés, n’ayant jamais vraiment eu le souci des tâches ménagères avant de se mettre en couple. Or chacun est appelé à prendre sa part de responsabilité, sans quoi la relation serait mal ajustée.
Le ménage à faire dans sa relation conjugale
Un conflit à propos des tâches ménagères peut aussi révéler un dysfonctionnement plus profond du couple lui-même. La conseillère conjugale a de nombreux exemples en tête : des couples qui se disputaient pour la place d’une brosse à dent, pour un plat jamais rangé à sa place ou encore pour la manière d’étendre les pantalons. Des broutilles qui révélaient finalement un état conflictuel "déjà" présent. La brosse à dent n’était que le prétexte, le détonateur. "Il y a des recoins pleins de rancœurs qui salissent le regard posé sur l’autre", constate Marie Binet. "Il est temps de dépoussiérer une relation enfermée dans son train-train", de "purifier les intentions", "d’alléger la relation pour que la détente y soit vécue", en d’autres termes, de "faire peau neuve" pour laisser entrer la lumière.
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