Située rue Clignancourt dans le XVIIIe siècle arrondissement de Paris, l’église Notre-Dame-du-Bon-Conseil est une véritable institution. Le patronage, fondé en 1898 par les Frères de Saint-Vincent-de-Paul, accueille encore aujourd'hui de nombreux enfants et, chaque semaine, les plus démunis du quartier se voient offrir une distribution alimentaire. Véritable point de repère de ce quartier populaire, l’église est naturellement appréciée des fidèles qui lui portent une affection toute particulière.
C’est en raison de cet attachement que le paroisse s’est engagée à faire restaurer un chef-d'œuvre méconnu abrité dans ses murs. Construite à la fin du XIXe siècle, l’église Notre-Dame-du-Bon-Conseil est d’allure modeste. Édifiée à l’emplacement d’une ancienne petite chapelle fondée par les religieux de Saint-Vincent-de-Paul suite à l’appel du curé de Notre-Dame de Clignancourt, son plan, particulièrement simple, et sa décoration épurée, n’en font pas, à première vue, un chef-d'œuvre de l’architecture sacrée parisienne. Et pourtant, le fidèle sera surpris de découvrir une série de vitraux particulièrement saisissants.
Contrastants avec la blancheur des murs, ces grands vitraux courent tout autour de l’église à nef unique. L’un d’eux attire davantage l’attention. Il est situé au centre du chœur et représente Notre-Dame-du-Bon-Conseil, vocable sous lequel fut placée l’église en raison de la dévotion importante que les religieux de Saint-Vincent de Paul portent à celle-ci. C’est au vénérable père Georges Bellanger (1861-1902), qui aimait particulièrement cette image de la Vierge apparue en Italie en 1467, que les religieux doivent cet attachement. Construits au début des années 1930 jusqu’en 1940 et financés par les paroissiens, ces vitraux furent commandés à la maison Mauméjean, véritable dynastie de maîtres-verriers qui avait déjà fait ses preuves dans de nombreuses églises de France, dont la chapelle Notre-Dame-de-la-Médaille-Miraculeuse rue du Bac à Paris.
Le programme iconographique, particulièrement varié de Notre-Dame-du-Bon-Conseil, évoque tour à tour des épisodes bibliques classiques tout autant que des événements de l’Histoire de l’Église et de la vie contemporaine. C’est ainsi que, d’un côté, on peut observer des épisodes de la vie du Christ, plus loin la fondation de l’église par les religieux de Saint-Vincent-de-Paul ou encore des apparitions mariales importantes du siècle passé comme celle de Catherine Labouré à Paris en 1830, de Notre Dame de La Salette en 1848 ou encore celle de Bernadette Soubirous à Lourdes en 1858. Un vitrail, plus tardif, est particulièrement émouvant. Construit après la Seconde Guerre mondiale, il représente la Vierge Marie accueillant les soldats morts durant la guerre. Au premier registre, on retrouve la petite église Notre-Dame-du-Bon-Conseil qui fut, fort heureusement, épargnée par les bombardements de la gare de triage de La Chapelle en avril 1944. Si l’église a résisté à la guerre, quelques vitraux ont malheureusement été soufflés à cette occasion.
Depuis leur construction, aucun vitrail n’a jamais fait l’objet d’une restauration et seuls quelques modestes rafistolages ont permis de les maintenir en état jusqu’à aujourd’hui. Au regard de l’état désastreux des plombs qui menacent chaque jour de faire tomber les verres, la restauration est devenue urgente. Grâce à la subvention de la Région Île-de-France dans le cadre du concours "Sauvons nos monuments", la paroisse espère financer l’intégralité de la restauration qui s’élève à 150.000 euros. Tout les vitraux seront déposés en atelier afin de procéder à un nettoyage minutieux des verres et à une remise à neuf des plombs. Une fois ce travail aboutit, les paroissiens de Notre-Dame-du-Bon-Conseil pourront admirer à nouveau les vitraux tels que les premiers paroissiens les avaient vus.
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