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Dans son témoignage envoyé spontanément à la rédaction de Aleteia, Francis Ganry, 76 ans, raconte comment le Seigneur s’est fait présent dans sa chambre d’hôpital alors qu’il était placé en réanimation suite à une forme grave de Covid-19. En réalité, ces "clins Dieu" comme il aime à les appeler n’étaient pas une première. Contacté par téléphone, il nous confie les drames familiaux auxquels il a été confronté, sa conversion lorsqu’il était étudiant, son cheminement spirituel et tous ces signes du Ciel "d’où il allume des bougies d’espérance, si nécessaires pour surmonter la souffrance."
Francis Ganry, originaire de Charente, est marié, père de trois enfants et grand-père de quatre petits-enfants. Ingénieur agronome, il s’est spécialisé dans la recherche en agronomie tropicale et a effectué la moitié de sa carrière en Afrique. Fils de paysan, hostile à l’école et à la religion quand il était enfant, rien ne laissait présager de sa carrière scientifique et de sa conversion.
Le jour du certificat d’études
A l’âge de 13 ans, Francis Ganry fait face à l’effroyable épreuve du suicide de son père, un viticulteur éleveur "cultivé, intelligent et plein d’amour" qui s’était appauvri et ne s’en sortait pas financièrement. La veille du drame, il avait aidé son fils à faire une rédaction pour l’école. Profondément choqué - il fut le premier sur les lieux -, meurtri, anéanti par la brutale disparition de son père, Francis Ganry témoigne cependant qu’une lueur d’espérance s’est allumée en lui à ce moment-là. Tandis qu’il ne croyait pas encore en Dieu et détestait le catéchisme, il eut la certitude que son père n’était pas mort et qu’il le reverrait un jour. Une certitude qui ne le quitta plus, malgré un tempérament cartésien prononcé.
Dans le secret de son cœur, il acquiert la conviction d’avoir reçu une grâce à la mort de son père.
Trois jours après les obsèques se tenaient les épreuves du certificat d’études primaires. Il refuse de les passer mais sa tante et l’instituteur l’y obligent. Elève peu brillant, quelle n’est pas sa surprise de se voir décerner le premier prix cantonal rural ! Il se souvient soudain que les épreuves lui avaient paru d’une facilité déconcertante. À tel point que le soir de la proclamation des résultats, il avoue à sa mère : "C’était comme si on me tenait la main !". Dans le secret de son cœur, il acquiert la conviction d’avoir reçu une grâce à la mort de son père, à travers cette force qui le caractérise et qui a fait de lui un ingénieur agronome, puis un chercheur docteur en sciences naturelles.
Conversion
Autre cadeau du Ciel, cette rencontre avec un ami - moine désormais – qui bouleverse sa vie. Ils sont tous deux étudiants, Francis Ganry lui confie sa vaine quête de Dieu. Ce dernier l’écoute, l’invite à des réunions bibliques et lui fait découvrir l’Evangile. C’est un véritable tsunami pour Francis Ganry. A partir de cette rencontre, "l’Evangile est son chemin et sa boussole". "Lire la Bible est ce qui m’a aidé à surmonter la souffrance", confie-t-il.
Persuadé que le Seigneur comble chacun personnellement de grâces qui ne demandent qu’à être accueillies, Francis Ganry s’efforce d’identifier ces signes qui, pour lui, viennent de Dieu. Il en a fait encore l’expérience en ce début d’année, alors qu’il était hospitalisé à cause du Covid-19. Fin février, il est placé cinq jours en réanimation puis plusieurs jours en soins intensifs. "Ces nuits-là, débarrassé des contingences matérielles, mon cerveau a laissé le champ libre à l'Esprit Saint, et l’Esprit Saint m’a guidé vers mon frère décédé, vers la Vierge Marie et vers saint Paul. Plus que jamais, je crois que le Seigneur veille et rejoint les hommes dans la détresse extrême, souvent quand la personne lâche totalement prise".
Francis Ganry est l’auteur de deux livres aux éditions Saint Léger : Qui m’a tenu la main lors de mon certificat d’études (2019) et Au cœur de notre vie (2021).