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Le soleil était au rendez-vous dans le ciel romain pour ce premier déplacement d’un Premier ministre français au Vatican depuis 2009. Reçu pour un tête-à-tête de trente-cinq minutes par le pape François, Jean Castex n’aura cessé, tout au long de la journée, de vanter les liens qui unissent les deux États ainsi que leurs convergences diplomatiques.
"C’était un échange très apaisant. J’ai trouvé un pape joyeux, dynamique, avec de l’entrain", a commenté Jean Castex devant des journalistes, après avoir déambulé avec Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères et de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur sous les fresques de la chapelle Sixtine et au pied de l’autel du Bernin, dans la basilique Saint-Pierre de Rome.
Quelques minutes après avoir rencontré le pape François, le chef du gouvernement français semblait aux anges, prenant même la pause aux côtés de touristes français aussi ravis que surpris de voir leur Premier ministre en ce lieu.
Pourtant, le ciel de ce déplacement aurait pu être assombri après la récente publication du rapport de la Ciase sur les abus sexuels commis dans l’Église catholique en France, et par la polémique qui s’en est suivie sur le secret de la confession.
Sur ce point, le Premier ministre a semblé vouloir clore les débats, assurant en avoir parlé avec un pape François qui avait, selon lui, été particulièrement bien informé du contenu du rapport Sauvé.
Sur la question sensible du secret de la confession, Jean Castex a assuré qu’elle pourrait être résolue après un travail de "conciliation". Il a ainsi plaidé pour que soient trouvés "les voies et moyens pour concilier cela avec le droit pénal, le droit des victimes". Lors de leurs échanges, lui et le Pape ne seraient pas entrés davantage dans les détails, n’abordant pas non plus le dossier épineux de l’indemnisation des victimes.
Dans un discours prononcé l’après-midi à l’ambassade de France près le Saint-Siège, et sans évoquer directement le secret de la confession, Jean Castex a simplement précisé que la séparation de l’Église et de l’État n’était "en aucun cas la séparation de l’Église et de la Loi". Un petit rappel semé dans un long propos vantant le lien "millénaire" et même "filial" entre la France et l’Église catholique.
L’Histoire de France, en tant que nation, naît à Reims, dans la cuve d’un baptistère.
Devant le cardinal Pietro Parolin qu’il venait de décorer, Jean Castex a souligné que "l’Histoire de France, en tant que nation, naît à Reims, dans la cuve d’un baptistère".
"C’est quand même fort de rappeler cela quand on est Premier ministre", soufflait a posteriori un prêtre résidant à Rome, et invité comme bon nombre d’ecclésiastiques français à rencontrer le chef du gouvernement et les deux autres ministres qui l’accompagnaient pour un temps d'échanges informels dans les salons de la villa Bonaparte.
"Un séminariste français lui a dit qu’on priait pour lui", raconte un jeune clerc. "Il nous a répondu : "Je sais que dans l’Église on prie pour les dirigeants... Pour ma pauvre personne il n’y a pas besoin mais pour la France c’est vraiment important", rapporte-il, confiant que Jean Castex avait l’air particulièrement marqué par sa rencontre avec le pontife. "Il nous a dit que c’était la première fois qu’il le voyait. Que c’était même la première fois qu’il voyait un pape".