La mère de saint Augustin (354-430), futur docteur de l’Eglise, a souffert plus de 15 ans de l’éloignement de son fils de Dieu. Blessée par la façon de vivre de son fils, entre libertinage et goût pour le jeu, elle priait continuellement pour sa conversion. C’est à Pâques 387, que ses larmes de douleur se transforment enfin en larmes de joie : Augustin reçoit le baptême des mains du grand évêque Ambroise.
Une profonde communion spirituelle se tisse alors entre la mère et le fils, communion qui prend une forme parfaite un soir d'été 387 : « Pendant que nous parlions de la sagesse et que nous la convoitions, nous l'effleurâmes dans un élan de tout notre cœur. » Sainte Monique, comblée, mourra cinq jours plus tard. Bouleversé, Augustin raconte ainsi les dernières paroles de sa mère :
"Puis, nous voyant accablés de tristesse, elle dit : 'Vous enterrerez ici votre mère.' Je me taisais en retenant mes larmes. Quant à mon frère, il lui dit quelques mots : qu’elle ne devait pas souhaiter mourir à l’étranger mais, comme un sort plus heureux, dans sa patrie. En l’entendant, ma mère eut le visage anxieux et lui jeta un regard de reproche pour avoir eu cette pensée. Puis elle me regarda : 'Vois ce qu’il dit.' Et, s’adressant à nous deux : 'Enterrez mon corps n’importe où ; que cela ne vous donne aucun souci. Je vous demande seulement de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur, partout où vous serez'. Lorsqu’elle eut prononcé cette phrase en cherchant ses mots, elle garda le silence, car la maladie s’aggravait et la faisait souffrir." (Saint Augustin, Confessions, BA 14 IX, XI, 27).
Pris de désarroi, mais aussi comblé par l’amour du Christ, il écrit cette prière pour sa mère :