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Management : “Sois fort”, “Dépêche-toi”… Stop aux croyances limitantes !

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Agnès Pinard Legry - publié le 07/09/21 - mis à jour le 01/08/22
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Vouloir à tout prix y arriver seul, avoir du mal à prendre une décision, prendre sur soi pour préserver l’harmonie globale, fuir les conflits… Toutes nos actions, qu’elles soient posées dans le milieu familial, amical ou professionnel, sont très souvent guidées par des croyances qui ont contribué à nous construire lors de notre enfance ou de notre adolescence. "Souvent inconscientes, elles prennent la forme d’idées si solidement ancrées qu’elles apparaissent comme une seconde nature", explique Fabienne Alamelou-Michaille, diplômée de l’Essec, théologienne et auteur de Manager avec son âme. Loin d’être anodines, ces croyances peuvent, à un certain niveau, emprisonner dans des schémas qui empêchent d’atteindre un épanouissement personnel et professionnel.

Le psychologue américain Taibi Kahler, fondateur de la Process communication (un modèle de communication) a ainsi identifié cinq croyances qu’il qualifie de "drivers" qui dictent, même inconsciemment, nos comportements : "Sois parfait", "Sois fort", "Fais des efforts", "Fais-moi plaisir" et "Dépêche-toi". Ces messages sont les conséquences de ce que chacun a compris, lors de son enfance ou son adolescence, comme nécessaire pour être bien accepté par les autres et jugé fiable et compétent. Les lignes de conduite que ces croyances sous-tendent conduisent à des comportements automatiques que l’individu n’est plus capable de remettre en question car il n’en a pas conscience. "Chacun de nous en possède une combinaison unique", reprend Fabienne Alamelou-Michaille. "Afin de mieux se connaître il est donc utile, et parfois très éclairant, d’identifier les drivers qui régissent, de manière non consciente, notre mode de fonctionnement". S’interroger, les identifier et les nommer est essentiel pour en prendre conscience et, ensuite, s’en libérer.

1Sois parfait

Le manager qui a cette croyance en toile de fond a pu, dans sa jeunesse, manquer de reconnaissance. "Tu peux mieux faire" ou encore "J’attendais mieux de toi" sont des phrases qui ont pu le marquer. "Celui qui vit sous cette injonction prend le risque de ne jamais être satisfait, à la fois de ses réalisations mais aussi de celles de ses collaborateurs", reprend l’auteur de Manager avec son âme. "Le dirigeant "parfait" peut s’épuiser à atteindre un idéal qui lui échappe continuellement", met-elle en garde.

2Sois fort

Le dirigeant qui a intégré ce message dès son plus jeune âge cherche à cacher ses failles. Les émotions, qu’il a du mal à manifester, sont pour lui des signes de faiblesse. Parce qu’il n'arrive pas à s’écouter et à les prendre en compte chez ses interlocuteurs, le manager "fort" a du mal à se confier aux autres et peut paraître distant. Ce comportement, qui peut nuire au travail collectif, se traduit également par une difficulté à demander de l’aide.

3Fais plaisir

La personne qui vit sous cette injonction cherche à rendre les personnes autour d’elle heureuses… et se sent pleinement responsable en cas de malaise. "Elle est attentive, dévouée, mais peut parfois trop s’oublier et occulter ses propres besoins", alerte la théologienne. "Elle vit dans la crainte de décevoir et cherche le consensus". Elle a par ailleurs du mal à gérer les situations conflictuelles.

4Fais des efforts

La personne qui vit avec cette croyance est un travailleur acharné, qui travaille dur pour y arriver. "Elle visualise davantage l’essai que la réussite", reprend Fabienne Alamelou-Michaille. Souvent dans des positions de plainte ou de doute, elle est fiable, patiente et peut lutter pour s’en sortir. Mais elle craint la critique, les scénarios d’échec et peut avoir du mal à dire non.

5Dépêche-toi

Celui ou celle qui a intégré cette croyance a grandi avec un entourage stressé ou angoissé. Contrairement à ce qu'on peut imaginer, elle mène à un adulte qui papillonne, pressé et agité qui travaille dans la précipitation et renvoie la pression à ses équipes. Préférant parfois la rapidité à la qualité, elle peut avoir tendance à survoler voire bâcler certaines questions.

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