"Chaque fois qu’un pape est malade, il y a toujours une brise ou un ouragan de conclave". Les mots employés par le pape François dans l’interview qu’il a accordé à la radio espagnole COPE ne manque pas de saveur. Seules les grandes lignes ont été dévoilées, l'intégralité n'étant diffusé que le 1er septembre. Depuis quelques semaines, observateurs et journalistes s’agitent autour d’une éventuelle renonciation du souverain pontife. "Je suis vivant", a-t-il ainsi répondu au journaliste Carlos Herrera qui lui demande comment il se porte depuis son opération début juillet.
Depuis son opération au côlon début juillet – qui a nécessité une anesthésie générale et dix jours d’hospitalisation –, le pape François n’avait pas accordé d’interview. Un article du journal italien Libero Quoditiano publié le 23 août dernier “annonçait” – sans citer de sources – que le pape "aurait exprimé son intention de partir". Les raisons invoquées étaient sa santé fragilisée par son opération au côlon et son âge approchant des 85 ans – l’âge auquel Benoît XVI avait décidé de renoncer. À la suite du Libero Quoditiano, plusieurs articles sont parus pour évoquer cette piste et discuter déjà d’un prochain conclave. L’interview accordée à la radio espagnole serait une manière pour le Saint-Siège d’éteindre les rumeurs.
Lors de cet entretien il a également ajouté qu’ "un infirmier [lui] a sauvé [la] vie". "C’est la deuxième fois de ma vie qu'un infirmier me sauve la vie. La première fois c’était en 1957", a-t-il indiqué. La vie du jésuite argentin a en effet été marquée par de très sérieuses alertes en matière de santé. Dès l’âge de 21 ans, alors qu’il est en deuxième année de séminaire, le jeune homme doit subir une opération grave consistant en l’ablation du lobe supérieur droit du poumon. « Pendant des mois, je n’ai pas su […] si j’allais mourir ou vivre. Même les médecins ne savaient pas si je m’en sortirais », écrit-il dans Un temps pour changer (Flammarion, 2020). Cette opération, qui a nécessité l’ouverture de la cage thoracique, lui laissera une grande cicatrice sur la moitié de la poitrine. En 1980, il frôle de nouveau la mort à la suite d’une infection à l’abdomen. "Vous m’avez sauvé la vie parce que j’avais une insuffisance de la vésicule biliaire, et tout le monde sait que c’est très mortel", confie-t-il des années plus tard au chirurgien Juan Carlos Parodi qui l’avait opéré gracieusement.
Certes fatigué par son opération – le pape François a reconnu le 27 août qu’il était encore en "période post-opératoire" -, le pontife a repris ses activités ordinaires. Le 12 septembre prochain, il s’envolera pour un voyage de quatre jours en Hongrie et en Slovaquie.