Sainte Zélie Martin et sainte Marguerite-Marie Alacoque ont vécu à près de deux siècles d'écart et n'ont pas grand chose en commun. Pourtant, la spiritualité de la seconde a beaucoup inspiré la première. En effet, avec son mari Louis, Zélie Martin avait une dévotion particulière au Sacré-Cœur de Jésus, celui-là même qui a révélé son cœur brûlant d'amour pour tous les hommes à Marguerite-Marie Alacoque. Et pour approfondir leur foi, Louis et Zélie consacraient le premier vendredi de chaque mois à la dévotion au cœur du Christ. Le couple s'organisait même pour participer à la messe ce jour-là : "Tout comme Marie et naturellement Louis, je ne manque jamais de communier tous les premiers vendredi du mois, qu'importe les difficultés qui s'accumulent ce jour-là." Quitte donc à opter pour une messe qui n'est pas célébrée à leurs horaires de prédilection.
Son amour pour le Sacré-Cœur est tellement intense que même en phase terminale de son cancer, Zélie insiste pour se rendre à la messe. Marie Martin, sa fille aînée, le raconte à sa tante et à son oncle dans une lettre datée d'août 1877 . "Vendredi dernier au matin, maman s'est rendue à la messe de 7 heures parce que c'était le premier vendredi du mois. Papa l'a aidée parce que sans lui, elle n'aurait pas pu le faire. En arrivant à l'église, elle a reconnu qu'elle n'aurait jamais pu ouvrir la porte si quelqu'un ne l'avait accompagnée."
L'éducation de Zélie et de sa sœur auprès des religieuses du Sacré-Cœur à Picpus (Alençon) a certainement éveillé la future sainte à cette dévotion au Cœur de Jésus. En tout cas, Zélie et Louis ont veillé à transmettre à leurs filles cette affection au Sacré-Coeur de Jésus. Lorsque Marie-Louise, leur aînée, devient religieuse chez les visitandines, elle prend d'ailleurs le nom de Sœur Marie du Sacré-Cœur.