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Leur couple renaît après une confession décapante

Edouard et Mathilde.

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Mathilde de Robien - publié le 11/07/21
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Alors que le couple d’Edouard et Mathilde va mal, en raison de grandes barricades affectives érigées par Mathilde depuis l’adolescence, un prêtre propose à cette dernière de l’écouter, lors d’une session à Paray-le-Monial. Les digues lâchent et la vie d’Edouard et Mathilde en est profondément transformée.

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Edouard et Mathilde ont tous deux 56 ans, 33 ans de mariage, cinq enfants et bientôt neuf petits-enfants. Elevés dans la foi catholique, ils traversent pendant leur enfance des épreuves douloureuses qui, à des époques différentes, viendront bousculer leur manière d’appréhender la vie, leur mariage et leur avenir. Cependant, l’amour et la miséricorde de Dieu, expérimentés à travers la présence attentive et bienveillante d’un prêtre à Paray-le-Monial, leur permettent de redonner un sens à leur vie et de se retrouver.

A l’âge de 15 ans, Mathilde perd sa sœur de 18 ans, décédée d’un accident de noyade lors d’une croisière. C’est un véritable cataclysme. Mathilde se sent glacée, inconsolable et désespérément seule malgré la présence des siens. Elle songe à mourir mais réalise quelle serait la détresse de ses parents. Elle se lance alors un défi, qui ne lui facilitera pas la vie, celui de vivre seule, sans jamais rien dire de sa souffrance à personne. Une nouvelle raison de vivre, qui, à l’époque lui procure un sentiment de force.

Edouard est orphelin de père à 13 ans. Il a le sentiment d’un mur qui s’effondre. Sa réaction ne se fait pas attendre. « J’ai incarné mon père, je cherchais à lui ressembler, à être parfait en tout », explique-t-il. Il s’enferme dans ses propres murs, croyant se protéger.

Au moment de leur mariage, leurs familles respectives se connaissent depuis longtemps. "Nous connaissions nos drames. Je n’avais rien à lui raconter de ma souffrance car il savait", précise Mathilde. Après la naissance de leurs cinq enfants, les barricades de Mathilde commencent à lui peser. "Je pensais être la gardienne fidèle de mon défi de mes 15 ans mais je me sentais prisonnière. J’étais incapable d’aimer et d’être aimée. Je ne supportais même plus quand Edouard me disait qu’il m’aimait. Je ressentais une rage contre moi-même. J’avais le cœur comme une pierre".

Seule petite lumière dans les ténèbres silencieuses de Mathilde : son lien avec la Vierge Marie. Une année, sa sœur était revenue rayonnante de Lourdes. Alors Mathilde se met elle aussi à parler à Marie et à lui confier sa souffrance comme à une mère. Elle s’autorise à pleurer en secret et cela l’apaise.

Progressivement, elle se rend compte qu’Edouard et elle vivent l’un à côté de l’autre, que leur couple ne va pas bien. Un été, ils se rendent à Paray-le-Monial pour une session familiale. A ce moment-là, elle ne donne pas cher de leur couple. Un jour, alors qu’Edouard part se confesser, Mathilde décide de l’attendre à l’ombre. Quelqu’un s’approche et lui demande son aide pour aller chercher deux chaises. Quand Mathilde revient avec deux chaises dans les bras, légèrement mécontente d’avoir été dérangée, elle voit l’intrus sortir d’un sac en plastique une aube blanche et une étole. Le prêtre se tourne vers elle et lui demande : "Et moi, est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ?".

"J’étais morte et le Seigneur m’a redonné vie".

Mathilde demande à recevoir le sacrement de réconciliation. Elle est bouleversée, et encore des années après, par la présence bienveillante du prêtre : il pose ses coudes sur les genoux et ouvre les mains en disant simplement : "Je vous écoute". Elle lui confie son histoire dans un flot de larmes, à partir du jour de la mort de sa sœur. Plus elle parle, plus son cœur se réchauffe. "C’était comme si tous mes sens reprenaient vie, je me sentais revivre, tout s’est illuminé", se souvient-elle, émue. Après 23 ans de silence, Mathilde lui confesse ce qui lui pèse le plus, ce qu’elle n’arrive pas à dire. Pendant ces minutes-là, elle découvre combien Dieu est Amour et Source de vie. Elle réalise que le Seigneur est venu jusqu’à elle. Dans sa tête résonne le psaume 22 :

"C’est exactement ce que je vivais à ce moment-là ! J’étais morte et le Seigneur m’a redonné vie", s’exclame Mathilde. Edouard en fut l’heureux témoin : "L’instant d’après, j’ai retrouvé une épouse qui était un soleil". S’ensuit une intense libération, Mathilde ose désormais parler de sa sœur et fait preuve d’une grande docilité à l’Esprit Saint, particulièrement visible pendant les graves ennuis de santé d’Edouard. Elle passe de son ancien défi "seule je vivrai" au message évangélique "seule, je ne peux rien", en référence à Jean 15, 5 : "En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire".

"Je savais que ce que le Seigneur avait fait pour moi à Paray-le-Monial, il le ferait un jour pour Edouard", assure Mathilde. Edouard a soif de découvrir ce qu’a connu son épouse, mais en bon cartésien, se retrouve face au dilemme suivant : comment se convertir quand on est déjà chrétien ?

Quelques années plus tard, il fait à son tour l’expérience de la présence du Christ dans sa vie. En 2017, une grave maladie rénale lui fait subir plusieurs hospitalisations. Il reçoit trois fois le sacrement des malades, qui à chaque fois emplit son cœur de douceur et de paix. "Voici que Je me tiens à la porte, et Je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, J’entrerai chez lui" (Ap St Jn, 3-20). "Pendant trois jours, j’ai demandé au Seigneur de venir habiter mon cœur ; Il s’y est engouffré !" C’est à ce moment-là, sur l’intuition de Mathilde, qu’ils s’engagent dans la Communion Priscille et Aquila. "Je comprends que c’est par là que passera ma conversion", confie Edouard. Heureuse intuition. Dès la première session, lors de la prière des frères, un membre de la Communion qui ne le connaît pas lui dit sous l’inspiration de l’Esprit-Saint : "Que le précieux sang de Jésus coule jusque dans le creux de tes reins". "C’est une grande claque car j’ai perdu deux tiers des reins !". Le Seigneur le touche au cœur de sa faiblesse. A la deuxième session, il ose sortir du carcan qu’il s’est lui-même imposé depuis son enfance et goûte la joie de la liberté : il loue et célèbre le Seigneur en ouvrant les mains, en chantant : "Je suis dans la joie, une joie immense, car mon Dieu m’a libéré !".

Sa santé se dégradant, les médecins lui demandent de choisir un type de dialyse. Tétanisé, incapable d’admettre sa maladie, il s’en ouvre à Mathilde qui ne peut lui donner son avis. "Que pouvais-je donner comme réponse puisque je priais pour sa guérison et que j’avais confiance dans le Seigneur ? Je savais bien que ce n’était pas ce qu’Edouard voulait entendre mais je voulais être en vérité avec le choix que j’avais fait et opter pour un type de dialyse aurait été une manière de tourner le dos au Seigneur". Edouard reste dans l’incompréhension. En fait, il ne croit pas vraiment à sa guérison.

"J’ai ressenti une douceur infinie. J’avais la conviction que mon fardeau était déposé."

A la troisième session Priscille et Aquila, Edouard est heureux de retrouver la Communion mais se sent écrasé par le poids de son fardeau. Pendant la veillée de prière, poussé par l’Esprit-Saint, il ose devant toute l’assemblée réunie dans l’église demander sa propre guérison. "Lors d’un silence, j’ai crié : Seigneur, si Tu le veux, Tu peux me guérir". L’Esprit Saint s’est immédiatement manifesté dans une onction de consolation d’une force et d’une puissance très douces. "J’ai ressenti une douceur infinie. J’avais la conviction que mon fardeau était déposé. J’étais devenu un homme nouveau." Il l’était effectivement puisque quelques mois plus tard, son néphrologue lui indiquait que son état ne nécessitait finalement plus de dialyse. La fonction rénale s’était améliorée…

Edouard et Mathilde sont tous deux les témoins privilégiés de ce que Dieu peut accomplir dans nos vies. "Cela donne à notre couple une force et une puissance incroyables ! Nous savons que le Christ est toujours présent, avec nous. Ce qui à première vue peut paraître impossible, devient possible avec Jésus".

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